mardi 29 novembre 2016

Retour à Oman - Informations glânées en route // Back to Oman - Some news I got on the road

Cet article a pour but de partager avec vous un certain nombre de choses que j'ai apprises ou dont j'ai discuté récemment et qui concernent le Moyen-Orient en général et Oman en particulier.
In this article, I intend to share with you some of the things I learnt or discussed recently, and that are related to Middle-East in general or to Oman in particular.

La tenue vestimentaire des femmes // Women's clothing
Aujourd'hui, si vous vous promenez à Oman, vous verrez que la majorité des femmes locales sont couvertes de la tête aux pieds d'une abaya noire ; certaines portent également le face facial traditionnel chez les Bédouins. A l'occasion d'une passionnante conversation avec un Omanais très au fait de l'Histoire et des traditions, j'ai appris que ce n'était pas le cas jusqu'à il y a trente ou quarante ans : la mode des abayas est récente et elle est apparue avec la génération de nos mères, probablement sous l'influence des pays voisins. Les grands-mères et les femmes qui sont venues avant elles portaient des tenues colorées qui couvraient leur corps, mais le haut de leur front et la naissance des cheveux étaient laissés libres (comme avec le tchador porté en Iran). Plus communément le voile était simplement posé sur la chevelure, à l'instar des dupattas qui sont portés en Inde et demeurent aujourd'hui un symbole de modestie féminine.
Today if you cross Oman, you'll see the majority of local women covered from head to toe with a black abaya; some of them even wear the facial mask traditional in Beduin families. Thanks to a enlightening conversation with an Omani man well-versed in History and customs, I learnt that abayas were not the norm thirty to forty years ago: this trend is more recent and appeared with our mother's generation, probably influenced by the neighbouring countries. Our grand-mothers and the women before them used to wear colorful clothes which covered their body, however the top of the forehead and the hairline were visible (the same way the tchador is worn in Iran). In most cases, the veil was simply laid on the hair, like the dupattas that are common in India and are still today a symbol of women's modest behavior.

Les masques faciaux n'étaient quant à eux portés que par les Bédouines et avaient pour principal objectif de protéger le visage du soleil et du sable. Elles portaient également du khôl autour des yeux afin de minimiser l'éclat du soleil et de les protéger du sable et des infections (les enfants et certains hommes en mettaient également).
Facial masks were only worn by Beduins and their main objective was to protect their face from sun and sand. They also put khôl to minimize the reflection of sun and protect their eyes from sand and infections (children and some of the men used to do it as well).

Mon interlocuteur a demandé à son épouse et à sa sœur pourquoi elles portaient respectivement l'abaya et l'abaya accompagnée du masque facial. La première lui a répondu que c'était la tradition, la seconde que c'était plus confortable pour elle et qu'en outre cela correspondait à un précepte religieux ; cette explication ne l'a pas convaincu car à vrai dire sa sœur ne portait le masque que pour aller au marché ou dans la rue, mais ni chez elle ni au bureau. Il a ensuite mis au défi sa sœur de trouver une justification théologique à sa tenue, mais... depuis trois ans il attendait la réponse !
My interlocutor asked his wife and his sister why they respectively wore the abaya and the abaya with a face mask. His wife answered it was tradition, his sister that it was more comfortable for her and also that it was part of religion; this answer didn't convince him as his sister only used to wear the face mask to go to the market or on the street, but neither at the office nor at home. He also challenged his sister to find a theological justification to her clothing, however... three years had passed since then and he was still waiting for an answer!

Il m'a confié qu'il pensait que cette mode allait disparaître comme elle était venue et que cela ne serait pas plus mal dans la mesure où il trouvait gênant de discuter avec une personne dont il ne pouvait voir le visage, un peu comme s'il s'adressait à un ninja ou un pirate. Je ne pouvais lui donner tort : j'ai moi-même discuté très agréablement avec une employée de musée dans je ne voyais que les yeux. Elle était douce et pédagogue, mais j'étais un peu déstabilisée de ne voir que ses yeux ; la seule manière de capter son attention était de plonger mon regard dans le sien, et je craignais que mon geste ne soit trop appuyé et par conséquent impoli. Mais sans doute qu'avec le temps je me serais habituée à cette situation. Quant à cette "mode", je ne saurais prédire sa disparition ou son maintien ; cela dit je me dois de reconnaître qu'à l'instar des dishdashas, les abayas deviennent de plus en plus élaborées : ainsi certaines sont-elles ornées de strass, de dentelle, de motifs plus clairs et même... de portions grises !
He told me that for him abayas were just a fashion that would go as fast as it had come; and that he would be glad then because he found quite unsettling not to be able to see who he was talking to; a bit as if he had been talking to a ninja or a pirate. For me, he was right in a sense: a few days before I had had a chat with a nice museum employee of whom I could only see the eyes. She was sweet and was good at explaining, but I felt a bit uncomfortable with the fact only her eyes were visible: to "reach" her there was only one possibility for me: to look at her directly in the eyes but I feared my doing so could make her uncomfortable. But perhaps I would have gone accustomed to that with time. As for the abaya "fashion", I wouldn't forecast its disappearing or its survival; however I shall be honest and acknowledge that, like dishdashas, they tend to become more and more elaborated: I've seen some decorated with strass, lace, light patterns and even... grey sections!

Cela, ainsi que quelques scènes dont j'ai été témoin, m'a donné l'impression que loin d'être "incitées" plus ou moins fortement à porter l'abaya, de nombreuses femmes se faisaient un point d'honneur de marquer fermement la séparation hommes/femmes dans l'espace public. Du moins en ce qui concerne les femmes de nées avant les années 80, car il semblerait que la "nouvelle" génération désire s'affranchir des codes vestimentaires de ses aînés. Ainsi, alors que j'attendais à l'aéroport, assise entre un homme et deux écolières, une dame âgée s'est présentée et a demandé à l'homme de lui laisser sa place : il y avait pourtant de nombreux sièges à côté de lui, mais elle ne souhaitait pas être assise à proximité d'un homme. Il a obtempéré mais j'ai déduit de sa réaction qu'il n'était pas du tout content d'avoir été ainsi écarté.
This experience, as well as several others I have witnessed, left me with the impression that far from being encouraged (more or less strongly) to wear the abaya, many women made a point of honour in showing deliberately the separation between men and women in public places. At least the women born before the 80s, because it seems that younger generation has a desire to get free from traditional dress codes. As an example, I was sitting at the airport between a man and two female scholars; an old woman came and asked the man to move away and give her his seat. Actually there were some free seats next to him but she obviously didn't want to be sitted next to a man. He agreed and left but from the look on his face I understood he wasn't pleased at all to be requested to leave.

La tenue vestimentaire des hommes // Men's clothing
Les hommes du Moyen-Orient portent massivement la dishdasha, le long vêtement blanc en coton assorti d'un pompon fixé au col, servant à porter le parfum et aussi source de fils robustes pour se nettoyer... les dents ! Traditionnellement blanc, elle commence à être décliné en de multiples couleurs mais pour l'heure les Omanais préfèrent les teintes douces qui rappellent la nature. L'an dernier les dishdashas de couleur, vertes ou grises, étaient encore rares ; cette année elles sont beaucoup plus fréquentes et des bleues et des marrons sont venues s'ajouter à la liste. D'ailleurs, à l'occasion de l'anniversaire de sa majesté Sultan Qaboos Ibn Saïd, de gigantesques photos de lui ont été exposées partout : l'une des plus belles à mon sens le montre vêtu d'une dishdasha bleue et portant un turban assorti.
Most of the men in Middle-East wear a dishdasha, this long white cotton cloth with a pompom fitted at the neck, which aims at both receiving the perfume and... providing as many dental flosses as required! Usually white, dishdashas today are available in multiple colors however Omanis prefer soft natural colors. Last year I noticed that green or grey dishdashas were quite seldom; this year they are more widespread and they also exist in blue and brown. By the way, large pictures of His Majesty Sultan Qaboos Ibn Saïd have been exposed everywhere in the country, to celebrate his birthday: one of the most impressive to my eyes show him wearing a blue dishdasha and matching turban.

Passons aux couvre-chefs: à Oman on porte soit le turban soit une sorte de toque nommée kumma, décorée de broderies sur fond blanc (il convient de l'assortir à la couleur de la dishdasha et de la ceinture). La matière et le motif du tissu ainsi que la manière de nouer le turban indiquent très clairement l'origine du propriétaire (par exemple j'ai constaté que les Bédouins portent le turban noué assez simplement avec pour base un tissu à carreaux). La tenue de cérémonie se compose de la dishdasha à laquelle on associe une ceinture (assortie au turban) soutenant le khandjar, le poignard à lame recourbée. Par le passé, les hommes des campagnes ne portaient ni dishdasha ni turban mais un pantalon solide pour travailler et un bandeau pour maintenir les cheveux, qui étaient courts sur les côtés et longs sur le dessus... (grosso modo c'est la coupe à la Kendji !!)
As for hats, the turban is traditionally worn in Oman, as well as the kumma, a small white hat decorated with embroideries that shall be matching the dishdasha (and/or the belt). The textile nature and patterns, as well as the manner the turban is tied, are an indication of where the man comes from: for instance, Beduins usually wear it quite simply tangled, and use checked textile. The celebration men's clothing is composed of a dishdasha with a belt (matching the turban), which holds the khandjar, the traditional curved dagger. In the past, the men who lived in small villages didn't wear dishdashas or turbans, but solid trousers fit for working in the fields and a headband to hold the hair, as hair was cut short on the sides but remained long on top (looks like Kendji style today!).

Les boissons chaudes // Hot drinks
On trouve communément le café à la cardamome et le thé à Oman, mais il y a des variantes suivant les régions : le long des côtes, le thé transitait par les ports aussi les habitants le consommaient-ils plus volontiers ; a contrario dans le désert, la boisson principale était le café, ce qui est encore le cas aujourd'hui. Dans les villes modernes, le brassage des cultures a fait que les gens boivent soit l'un soit l'autre, soit les deux.
In Oman you can find easily cardamom coffee and tea, however it differs with the area you're visiting: at the coasts tea used to transit through harbors, whereas in the desert the main drink was coffee. As a consequence, still today, you're more likely to be offered tea at the coast and coffee in the middle of the desert. In modern cities, as people from many origins have mixed, people drink both.

L'ameublement // Furniture
Dans les forteresses, on trouve soit des pièces vides, soit des majlis (salles de réception avec tapis, coussins, étagères, service à thé) ; rares sont les lieux que l'on peut visiter où se trouve encore la décoration d'il y a trente ou quarante ans. J'ai eu l'occasion d'entrer dans l'ancienne maison des gouverneurs du Dhofar dont les meubles ont été conservés en l'état. Je ne m'attendais pas à une décoration aussi bariolée. Il paraît que c'est une spécificité omanaise qui s'explique par ses nombreux échanges commerciaux avec le subcontinent indien, et qu'ailleurs dans le Golfe la palette de couleurs est plus restreinte (à dominante noire, rouge et blanche).
In most of the forts one can find either empty rooms or majlis (sitting-rooms furnished with carpets, cushions, shelves, tea set); however in some rare places it is possible to discover the decoration from thirty to forty years ago. I had the opportunity to visit the old residence of Dhofar governors, in which the furniture has been kept as is since this period. I wasn't expected such a colorful decoration. Apparently this is specific from Oman, as everywhere in Gulf countries, the palette is less extended (black, white and red); this could originate from the numerous trading exchanges between Oman and the Indian continent.

jeudi 24 novembre 2016

Une réflexion en route - 2e partie: le retour de la paix intérieure

Hier je vous ai raconté comment mon arrivée à Salalah s'était traduite par une totale perte de mes repères et un profond malaise. Aujourd'hui vous allez connaître l'évènement qui a tout fait basculer : il s'agit de cela.


Alors que j'observais le coucher du soleil, une voix a murmuré à mon oreille : "tu  peux choisir d'ignorer ce qui ne te plaît pas au lieu de rester là à le fixer d'un air désapprobateur." Il est vrai qu'à ce moment-là, le panorama était bouché par un homme bedonnant en slip de bain qui regardait lui aussi le soleil (comme quoi nous ne sommes pas si différents...). J'ai donc ignoré superbement les plagistes et l'ai dépassé pour prendre mes photos dans de meilleures conditions. La voix a continué : "les autres ne sont pas responsables de la situation ni de ton malaise. Tu ne peux pas leur reprocher de ne pas se poser les mêmes questions que toi." C'était visiblement la voix de la raison !
Quelques minutes plus tard, le ciel s'est mis à ressembler à ceci...




...et les lieux ont commencé à se vider. Je me suis attardée devant ce spectacle splendide avant de revenir moi aussi vers la plage en suivant l'étroite jetée délimitant une petite crique. Côté mer, l'eau était verte, d'un vert magnifique qu'aucune photo n'a pu rendreavec exactitude.


En revanche, dans la crique, les vagues se paraient de nuances de mauve, de rose, de turquoise et d'orangé.


Je me suis assise sur la plage pour regarder tomber la nuit. J'étais seule sur la plage, les maîtres nageurs avaient terminé le rangement des transats et l'on n'entendait plus que le bruit des vagues. J'ai ramassé des coquillages, observé les oiseaux et très longtemps je suis restée agenouillée dans le sable à admirer le ciel et l'onde. Soudain une envolée a attiré mon attention et ces vers de Majnoun me sont venus en tête.

"Je me plains à un vol d'oiseaux passagers
Mais suis-je digne de pleurer ?
Ô nuée d'oiseaux ! pourriez-vous me prêter des ailes
Afin que vers ma bien-aimée je puisse voler ?"


J'ai imaginé à mes côtés une personne avec qui partager ce moment, mais en me tournant je me suis aperçue qu'elle n'avait pas de visage ; cela était peu surprenant car il fallait que ce fût quelqu'un qui connût la valeur du silence. Puis la nuit est tombée...


... et la première étoile est apparue.


Profitant d'une vague qui venait s'échouer sur le sable, une myriade de petits crabes sont sortis de l'eau pour aller s'enterrer dans le sable humide. L'atmosphère était si pure, le moment si intense que j'ai eu envie de pleurer, mais au moment où les larmes montaient un crabe très clair a attiré mon attention en s'avançant dans ma direction, avant de creuser un trou pour se cacher. J'ai remercié Dieu pour le côté merveilleux et imprévisible de la nature et aussi pour m'avoir donné cette sensibilité qui parfois me joue des tours mais toujours me fait vivre les événements avec intensité.

Lorsque je me suis relevée pour regagner ma chambre, il faisait nuit noire et je n'avais plus en moi ni chagrin ni colère ; j'étais de nouveau en paix avec moi-même.

mercredi 23 novembre 2016

Une réflexion en route - 1re partie: la perte de repères

Ce soir, j'aimerais partager avec vous le sentiment qui m'a envahie lorsque je suis arrivée à Salalah avant-hier, un sentiment fait d'une pointe de nostalgie et de multiples émotions entremêlées : incompréhension, malaise, honte, et agacement. Cela n'a rien à voir avec le fait que j'aie entamé ma dernière semaine de voyage, même si au demeurant ce constat est loin de me réjouir. Le fait est qu'en m'installant à l'hôtel après une traversée solitaire du désert et une nuit dans un motel plus que rudimentaire, j'ai pour ainsi dire atterri sur une autre planète, qui me rappelait vaguement quelque chose mais dont je ne comprenais ni la langue ni les codes : je suis d'un naturel adaptable, mais là j'ai totalement perdu mes repères. A vrai dire, ce n'était pas la première fois : l'an dernier déjà, en rentrant d'Oman peu avant Noël, il m'avait fallu du temps pour me réaccoutumer à la vie en France et surtout à m'intéresser de nouveau à ce que l'on considère chez nous comme prioritaire. La même difficulté survenait également à chaque fois que je revenais d'Afrique.

Ce qui s'est produit avant-hier est simple : pendant dix jours je m'étais immergée dans une culture que j'apprécie et respecte profondément, en dépit de valeurs et de coutumes légèrement différentes de celles que j'ai côtoyées en France. Je me sentais tellement à l'aise, en phase avec mon environnement, que j'avais l'impression d'être de retour chez mes parents. Mais soudain, j'ai découvert que l'endroit dans lequel j'allais passer quatre jours et quatre nuits ressemblait à s'y méprendre à... un Club Med version palace peuplé d'Allemands rondouillards qui déambulent en slip de bain jusque dans les parties communes (Dieu merci il n'y a pas d'option naturiste !). Et là j'ai fait un énorme blocage.

Pourtant, dans ce genre d'endroit, tout est fait pour satisfaire la clientèle la plus difficile. Sans même sortir du resort on peut trouver son bonheur : restaurants, bars et cafés, plages de sable fin, écoles de plongée, jet ski et autres activités aquatiques, magasins de souvenirs (je n'ai pas osé demander les prix), salles de sport, cours de tennis, spa, piscines et même des séances de zumba en plein air dispensées par une animatrice enthousiaste et énergique. Et visiblement, l'objectif est atteint, car l'endroit ressemble à une fourmillière d'Occidentaux bronzés qui déambulent à moitié nus entre la plage et l'hôtel et pour qui le soleil couchant évoque surtout la possibilité de faire des selfies "juste trop beaux". Mais... et Oman dans tout cela ? Où étions-nous au juste ? Croyez-moi ou non, sur le moment, j'étais incapable de répondre à cette question, nous aurions pu tout aussi bien nous trouver sur la côte méditerranéenne ou même dans le Golfe de Guinée.

Le lendemain matin, l'horreur a continué : les gens agglutinés autour du buffet, l'empressement à "réserver" son transat pour la journée, et partout cette espèce de suffisance qui appartient au conquérant ou plutôt dans ce cas précis à celui qui a les moyens de s'offrir le luxe. Au niveau vestimentaire c'était un véritable désastre : des dames d'âge mûr aux cheveux teints en rouge ou en bleu-vert, des associations douteuses de vieux shorts tiraillés et de Tshirt informes, les claquettes de station-service, et puis... cette vieille dame obèse qui est venue petit-déjeuner en maillot de bain noir, recouvert d'un poncho certes mais transparent... Elle semblait gentille, elle a plaisanté avec le serveur, mais tout de même... Je me sentais si mal au milieu de tout ce monde que je me suis mise à trembler, et j'ai lâché ma tasse de café à terre.

Pour retrouver la paix, il a fallu que je prenne la voiture pour aller visiter la partie Est de la région. La veille, il avait fallu que la nature reprenne ses droits avec le coucher du soleil, que les lieux se vident et que le silence se fasse, pour que je puisse enfin communier avec la mer, le ciel et le sable, en silence et dans l'intimité. Ce soir, je vous écris le coeur serein depuis ma chambre où j'ai fait monter une soupe de lentilles, mais tout de même, quelles bourrasques !

Il n'est pas évident de décrire les émotions qui se sont succédées ces derniers jours, mais il est clair qu'elles sont multiples. Il y avait tout d'abord une profonde incompréhension, doublée d'un sentiment d'inadéquation vis à vis de mon environnement. Je conçois parfaitement que la définition de vacances "réussies" (si tant est que ce concept ait un sens) diffère d'un individu à l'autre, mais les extrêmes ne sont pas forcément conciliables et je ne comprenais vraiment pas, en toute sincérité, ce que ces gens venaient faire là. Car tout cela me paraissait d'un ennui tel que je ne garantis pas que j'aurais tenu deux jours sans chercher à m'évader.

Le sentiment d'inadéquation quant à lui n'est pas nouveau et j'en ai déjà parlé sur ce blog : cette impression de ne pas être à ma place, de percevoir avec une acuité toute particulière des choses auxquelles les autres ne prêtent même pas attention, d'être envahie d'émotions puissantes et parfois invasives. Je n'y suis pas entièrement étrangère, j'ai conscience d'être en partie responsable de mon isolement. Et je reconnais que ma présence en robe longue et écharpe au milieu de ces vacanciers dont la bedaine débordait du maillot de bain avait de quoi surprendre.*

Il y avait en moi un certain écoeurement aussi car l'environnement en lui-même sonnait faux. L'architecture des bâtiments, vaguement arabisante, n'était-elle autre chose qu'un décor de cinéma ? Les employés du café turc étaient-ils vraiment turcs (non, bien sûr !) ou étaient-ce des pakistanais à qui l'on avait demandé de porter le fez ? Où donc alors se trouvait le salon où l'on pouvait boire un thé tout en observant des danseuses du ventre ? C'est bien connu, un séjour dans le monde arabe sans danse du ventre, c'est comme un café sans cardamome ou une caravane sans dromadaire. Cela dit, je ne critique nullement les propriétaires de l'hôtel car ils ne font que répondre aux attentes de leur clientèle.

La honte et l'exaspération sont venues ensemble, rien qu'en observant la tenue impeccable du personnel de l'hôtel face à l'accoutrement miteux de la majorité des touristes. Sachez d'ailleurs que depuis mon arrivée, j'ai dû plusieurs fois essayer de répondre à la question suivante : "La France est la nation de la haute couture, de la mode. Pourquoi donc les touristes français visitant Oman sont-ils aussi mal habillés ?" Que dire mis à part ce qui saute aux yeux : qu'au travail les gens s'habillent plutôt bien et qu'ils se lâchent en vacances ? Mais dans une culture où les gens soignent leur apparence pour sortir, ne serait-ce que pour aller au supermarché, cette raison sonne mal ; ainsi donc nos hôtes étrangers (où qu'ils soient) ne mériteraient pas que nous nous donnions la peine d'enfiler une tenue convenable ? Aie ! En général une deuxième question surgissait : "Pourquoi sont-ils mal habillés alors que toi tu portes de belles robes et des bijoux ?" Comment vous dire... Moi, c'est l'inverse : je profite de ma présence ici pour sortir toutes mes robes longues car je sais qu'ici ce sera apprécié, mais au boulot je viens en jean.

La honte que je ressentais n'était pas liée qu'au côté vestimentaire. J'avais clairement "un problème" avec ce concept de vacances. Ma pensée était celle-ci : si vraiment voilà tout ce que l'Occident a à exporter, ne soyons pas surpris que certains refusent en bloc tout ce qui vient de nous et que cela se termine en bain de sang. Certes, rien ne justifie le recours à la violence, mais je peux imaginer la détresse de celui qui voit ses traditions partir en lambeaux sous la poussée d'une pseudo-culture qu'il ne comprend pas, dont il n'a pas désiré la venue et dans laquelle il ne peut se reconnaître. Cela peut vous sembler simpliste, mais mettez-vous à la place d'un homme peu instruit qui n'a pas été plus loin que son village ou sa région ; téléportez-le dans ce resort sans aucune transition et il pensera peut-être qu'il a devant lui une vision de l'Occident. Je ne présumerai pas de sa réaction mais il y a de fortes chances qu'il n'apprécie pas ce qu'il voit ; alors peut-être lui semblera-t-il plus simple de tout rejeter en bloc et de camper sur ses positions - aussi extrêmes soient-elles - que d'essayer de s'adapter ou d'établir le dialogue. Quant à nous, est-ce vraiment ce genre d'image que nous voulons montrer de nous, ce qui nous définit, ce qui nous caractérise ? N'est-ce pas un peu réducteur ? Je me suis consolée en me disant qu'il y avait comme moi des gens qui sillonnaient le monde en quête "d'autre chose" et qu'à notre petite échelle nous contribuions à inverser la vapeur.

Je vois d'un oeil nouveau maintenant les difficultés rencontrées par certains maghrébins ou noirs africains nés en France et qui souffrent de ne se sentir chez eux ni là-bas ni ici. Au passage, n'en déplaise à ceux qui voient dans l'augmentation du nombre de mosquées en France une "arabisation" du pays, sachez que les pays du Golfe connaissent eux aussi un ras de marée, occidental cette fois, et il se pourrait bien qu'à terme ils perdent une partie de leur culture. Ce serait un gâchis sans nom, nous le savons bien puisqu'en Europe nous sommes depuis bien longtemps confrontés à ce problème.

Ainsi donc, après avoir longuement vogué sur des eaux tumultueuses, tout a basculé et mes pensées ont pris un jour plus positif. Le décalage culturel s'est estompé, la tourmente s'est atténuée et la paix intérieure est revenue. Mais à l'instar de Chehrazade dont je lis actuellement les doux récits, je vous raconterai cela une prochaine fois, si vous acceptez d'attendre jusque là.

*C'est juste que je commence à en avoir assez de faire semblant et de sans cesse devoir user de diplomatie et faire preuve de compassion avec des gens qui ne font manifestement aucun effort de leur côté pour me comprendre. Et avec ces mots je ferme la parenthèse revendicatrice.

dimanche 20 novembre 2016

Al Ayn - Deuxième partie // Al Ayn - Part II

Voici la deuxième partie de l'article consacré à Al Ayn, qui concerne tout particulièrement le fort Al Jahili, datant de 1890. La construction de ce fort a été ordonnée par le Cheikh Zayyed Ier (1836-1909), le grand-père du célèbre Cheikh Zayyed que j'ai présenté dans la première partie, qui désirait faire sa résidence d'été. Aujourd'hui le fort se situe au coeur d'un parc arboré non sans attraits.
Here is the second part of the article relating my visit to Al Ayn, dedicated on Al Jahili fortress (dated from 1890). The building of this fort started under the reign of Sheikh Zayyed the 1st (1836-1909), the grand-father of the famous Sheikh Zayyed I told you about in the last article, who wanted the fort to become his Summer residence. Today the fort is located at the heart of a tree-filled park rather attractive.

Vues générales du parc et du fort // General views of the park and the fort

Le parc entourant le fort d'Al Jahili // The park surrounding Al Jahili fort
Le parc entourant le fort d'Al Jahili // The park surrounding Al Jahili fort
Le fort d'Al Jahili de l'extérieur // Al Jahili fort from outside
Le fort d'Al Jahili de l'extérieur // Al Jahili fort from outside

 L'intérieur du fort Al Jahili // Al Jahili fort from inside
La grande cour du fort d'Al Jahili // The largest courtyard of Al Jahili fort
 La cour privée du fort d'Al Jahili // The private courtyard of Al Jahili fort
Une tour du fort d'Al Jahili // A tower of Al Jahili fort
Des arcades // Arcades
 Une autre tour du fort d'Al Jahili // Another tower of Al Jahili fort
L'entrée de la cour privée // The entrance of the private courtyard

L'exposition Wilfred Thesiger // Exposition on Wilfred Thesiger

Le fort d'Al Jahili renferme également une superbe exposition consacrée aux clichés de Wilfred Thesiger (1910-2003) réalisés dans la péninsule arabique dans les années 1940 et 1950. Cet explorateur et écrivain anglais était un amoureux des peuples nomades qu'il a suivis et photographiés pendant de longues années afin de les sauver de l'oubli ; il craignait en effet que l'expansion inévitable de la culture américaine ait un effet destructeur sur les modes de vie traditionnels (là-dessus, je ne peux pas lui donner tort). Sa personnalité et sa vie sont si extraordinaires qu'il fera l'objet d'un article prochainement sur le blog. En attendant, voici la reproduction de quelques uns de ses clichés.
Al Jahili fort also contains a wonderful displays of the pictures Wilfred Thesiger (1910-2003) took in the 40s and the 50s.  From birth, this british explorer and writer was passionate about nomadic groups: he followed and captured many of them on film during many years to save them from oblivion; he feared that the unavoidable expansion of American culture would have a destructive effect on traditional ways of living (on that subject he has my full support). His personality and his life are so incredible I'll write an article about it in the coming weeks. But now, I'm sharing with you some reproductions of his pictures.

 Arrivée à l'oasis // Arrival at the oasis
 Une caravane dans le désert // A caravan in the desert
 Wilfred Thesinger avec un faucon // Wilfred Thesinger holding a falcon
Wilfred Thesinger vêtu en bédouin // Wilfred Thesinger in a Bedouin costume

jeudi 17 novembre 2016

Al Ayn - Première partie // Al Ayn - Part I

Al Ayn est un oasis situé à l'Est de l'émirat d'Abu Dhabi, qui abrite un demi million d'habitants et se trouve à la frontière avec Oman. Je n'ai qu'un mot pour le décrire : superbe ! La ville est à la fois calme et verte, et cela est sans doute lié à la volonté de son ancien émir (décédé en 2004), le Sheikh Zayed, qui fut également le premier président des Emirats Arabes Unis. Le souverain a veillé en effet à s'assurer que le développement rapide de la ville respecterait un certain nombre de zones historiques ou naturelles. Aussi une palmeraie se trouve-t-elle préservée en plein coeur du centre ville, bordée par plusieurs monuments emblématiques de la cité : le Palais-Musée Sheikh Zayed, le fort d'Al Jahili et le Musée National d'Al Ayn. Rassurez-vous, je ne vais pas vous assommer avec des explications historiques ou culturelles, mais j'aimerais vous donner un aperçu de ces trois lieux d'exception, ainsi qu'une vue de la palmeraie et des espèces qu'elle renferme. Voici donc la première partie de l'article consacré à Al Ayn.
Al Ayn is an oasis located East of Abu Dhabi emirate, which has half a million inhabitants and borders Oman Sultanate. To me there is only one word to describe Al Ayn: magnificent! The city is both green and quiet, which surely comes from the will of its previous emir (who died in 2004), Sheikh Zayed, who also became the first president of the United Arab Emirates. The emir did indeed make sure that the fast development of the city wold respect several historical or natural areas. That's why today you can visit a large palm grove at the heart of the city, close to famous historical buildings such as Sheikh Zayed palace museum, Al Jahili fortand Al Ayn National Museum. Don't get me wrong, I'm not going to bore you with cultural or historical considerations, however I'd like to give you an overview of these three exceptional places, as well as an overview of the palm grove and the flora it contains. So let's get started with the first part of the article on Al Ayn.

Le Palais-Musée Sheikh Zayed // Palace Museum Sheikh Zayed
Les cours et jardins // courtyards and gardens




A l'intérieur du palais // Inside the palace
 Majlis* pour les proches du Cheikh // Majlis* of Cheikh's relatives
 Majlis pour les proches du Cheikh // Majlis of Cheikh's relatives
Majlis pour les réceptions officielles n°1 // Official Majlis n°1
 Majlis officiel n°1: détail du tapis // Official Majlis n°1: the carpet
 Majlis pour les réceptions officielles n°2 // Official Majlis n°2
 Majlis officiel n°2: détail du tapis // Official Majlis n°2: the carpet
 Majlis officiel n°2: une porte // Official Majlis n°2: a door
 
 La chambre du Cheikh et de son épouse // The bedroom of the Cheikh and his spouse
Un coffre traditionnel (mandus) // A traditional chest (mandus)
Une chambre de femme et d'enfant // A room for mother and child

Musée National d'Al Ayn // Al Ayn National Museum
Mon guide le décrivait comme "délicieusement désuet" et il avait raison : créé en 1971, ce musée n'a pas quitté cette époque, ce qui ne veut pas dire pour autant qu'il soit dénué d'intérêt, au contraire ! Il renferme de nombreux vestiges d'un lointain passé (des fouilles archéologiques menées il y a une quarantaine d'années ont en effet exhumé des objets datant du 2e millénaire avant JC), mais aussi d'un passé plus récent, puisqu'on y trouve des objets qui témoignent de la vie quotidienne des tribus locales depuis le XVIe siècle.
My travel book did describe this museum as "deliciously old-fashioned" and well it was right: this museum has been built in 1971 and hasn't changed since then. But it doesn't mean that it's not interesting, on the contrary: it contains many remains from the ancient past (archeological excavations forty years ago have indeed make us discover daily items from 2000 BC!), but also from a more recent past, as there are also items who show the daily life of the local tribes since the 16th century.

 Mandus
 Mandus
 
Mandus
Mandus: the explanation
En Français: Mandus, au pluriel manadis, est le nom local donné à un coffre en bois habituellement décoré avec des feuilles de cuivre et des clous en cuivre. En bas, trois tiroirs permettaient de ranger les bijoux et les possessions de valeur. Ce type de coffre servait de commode pour les vêtements et d'autres objets, et était très répandu dans les maisons du Golfe Persique par le passé. Les manadis étaient à l'origine importés depuis Malabar, près de la côte indienne, et certains ont probablement été fabriqés à Zanzibar. Les autres viennent d'Oman, où ils étaient fabriqués localement et d'ailleurs dans le Golfe.

Une selle de cuir // A leather saddle
 Khandjars yéménites // Yemeni khandjars
Khandjars omanais ou émiriens // Omani or emirati khandjars
Khandjars: the explanation
En Français: Le poignard recourbé appelé "khandjar" se porte dans plusieurs parties de la péninsule arabique, spécialement au Sud-Est (à Oman et aux Emirats) et au Sud-Ouest (au Yémen). Les handjars d'Oman et des Emirats (deuxième photo) différent de ceux du Yémen (première photo). A l'origine, le khandjar est une arme défensive mais de nos jours il est devenu purement décoratif, porté à la ceinture. La poignée du khandjar, généralement faite en os, et le fourreau, fait en bois, sont abondamment décorés de motifs en argent.

A Oman, et je suppose qu'il en va de même aux Emirats, la forme de la poignée du khandjar indiquait autrefois si l'on était de sang royal ou non : une poignée incurvée était le signe d'une proximité avec le pouvoir, tandis qu'une poignée droite montrait l'appartenance au peuple. Les sujets les plus importants du royaume rangeaient généralement leur khandjar dans un fourreau incrusté d'or. Aujourd'hui les khandjars sont fabriqués à la demande, sinon les spécifications exactes de l'acheteur.
In Oman, and I guess it's the same in the UAE, the shape of the khandjar hilt may indicate a noble birth: khandjars with a curved hilt were usually owned by people close to the souvereign, whereas khandjars with a straight hilt were a mark of modest birth. The most influential people of the country did also generally own a gold decorated sheath. Today khandjars are made on demand and follow the exact specifications of their buyer.


La deuxième partie de cet article consacré à Al Ayn vous présentera le fort d'Al Jahili ainsi que la palmeraie. Vous devrez vous montrer patients: je quitte Al Ayn ce matin pour repartir à Oman passer quelques jours dans les montagnes à l'Ouest de Nizwa (près du Djebel Akhdar) ; là où je logerai, il n'y a guère de réseau, aussi le blog devra attendre un peu !
In the second part of this article on Al Ayn, you'll be introduced to Al Jahili fort and to the palm grove. But you'll have to be patient: I'm leaving Al Ayn this morning to drive back to Oman to spend a few days in the mountains in the West of Nizwa (roughly in Djebel Akhdar); and I'll be staying in a place where there is no signal, so the blog will wait!

*Majlis: littéralement, le lieu où l'on s'assied. Désigne un salon mais aussi l'Assemblée.
*Majlis: from arabic, the place where we sit. Designates a sitting-room but also an assembly.

mardi 15 novembre 2016

Retour à Oman (première partie) // Back to Oman (part I)

Je ne vous ai pas oubliés, loin de là ! Je suis tout simplement partie à Oman poursuivre mes investigations et approfondir ma connaissance du pays, ainsi que pour prendre du repos. Pour être totalement honnête, je ne vous écris pas d'Oman ce soir, mais des Emirats, car j'ai décidé de passer quelques jours à Al Ayn (ce qui signifie en arabe "la source"). J'écrirai bien entendu au sujet de cet endroit, mais avant cela, j'aimerais partager avec vous quelques photos de ces jours derniers : Mascate et la route de Sohar.
Don't think I have forgotten you, on the contrary the blog has been one of my main concerns these days. However I left France to go back to Oman and continue investigating and visiting the more I can, as well as taking some days off. To be totally honest, tonight I'm not writing from Oman but from the Emirates, as I decided to spend a few days in Al Ayn (which means "the source" in arabic). I'll be of course writing about this place, but before that, I'd like to share with you some photos of what I saw these past days: Muscat and the road to Sohar.
Mes vacances ont commencé à Mascate, la capitale du Sultanat d'Oman, afin de rendre visite à des amis. Nous avons beaucoup échangé et nous nous sommes promenés dans leurs endroits favoris, là où ils aiment venir se divertir ou se promener avec les enfants.
My holidays started in Muscat, the capital city of Oman, for some days, to visit friends. We talked a lot and went to their favorite places, here they enjoy to come with their children to have some good time. 

 La plage de Qantab // Qantab beach
La plage de Qantab // Qantab beach
Vue depuis l'hôtel Shangri-La // View from Shangri-La resort

Quelques jours après, je suis partie en direction de Sohar, une ville située sur la plaine fertile d'Al Batinah et réputée encore aujourd'hui pour ses dattes. Je me suis tout d'abord arrêtée à la forteresse de Nakhal, dont les fondations datent de l'époque préislamique (Al Jahiliyah) et dont les tours et portes datent en revanche du XIXe siècle (sous le règne du grand sultan Saïd (1804-1856)). L'ensemble de la forteresse épouse la forme de la roche sur laquelle elle s'appuie, ce qui est courant dans les forts omanais.
A few days later I drove to Sohar, a city located in the fertile area of Al Batinah, which is still famous today for its dates. But first, I stopped at Nakhal fort, whose foundations were built during the anteislamic period (Al Jahiliyah), and whose doors and towers during the reign of the great sultan Saïd (1804-1856). Like many forts in Oman, the fort is based on a rock which is visible.

 La forteresse de Nakhal vue de dehors // Nakhal fort from outside
Cour intérieure de la forteresse de Nakhal, avec les roches qui ont servi de fondations // Inside Nakhal fort, with the rocks as foundations
 Cour intérieure de la forteresse de Nakhal, avec les roches qui ont servi de fondations // Inside Nakhal fort, with the rocks as foundations
 
L'un des salons de réception // One of the "living rooms"
Detail d'un plafond // Painted ceiling


A Nakhal, j'ai rencontré un guide local adorable qui m'a fait goûter la Halwa de Nakhal* (confiserie à base de sucre roux ou blanc, d'eau de rose et d'épices), et m'a emmenée aux sources chaudes d'Al Thowra.
* Les halwas se trouvent partout à Oman, néanmoins celle de Nakhal est réputée dans tout le pays.
A Nakhal I met a very nice local guide who made me discover the famous Halwa of Nakhal* (a sweet made from black or white sugar, rose water and spices), then drove me to Al Thowra hot springs.
* Halwas are everywhere in Oman, however Nakhal halwa is particularly famous in all the country.


Al Thowra
 Al Thowra
Al Thowra

En guise de snack, j'ai testé les mangues au jus de citron et au piment. Une fois la surprise passée (le goût est vraiment étrange), j'ai apprécié.
As a snack I tried mangos with lemon juice and red pepper. I can assure you that it's good, but prepare to be surprised because the taste is really strange at first.



Mangues au jus de citron et piment // Mangos with lemon juice and red pepper


Pour finir, je suis allée visiter la forteresse de Rustaq (qui fut la capitale d'Oman au XVIIe siècle), longtemps fermée au public et qui a récemment rouvert. Hélas elle est vide et sombre, mais elle ressemble aux autres forteresses que j'ai eu l'occasion de visiter, aussi l'on peut facilement deviner l'utilité des pièces.
Before reaching Sohar, I went and visited Rustaq fort (Oman's capital city in the 17e century), which had been closed for renovations for a long time and just reopened. Unfortunately, Rustaq fort is empty and dark; however it works as the other fort I had the occasion to visit, so just by making comparisons it's possible to determine to use of the different rooms.


La forteresse de Rustaq de l'extérieur // Rustaq fort from outside


Intérieur de la forteresse de Rustaq // Inside Rustaq fort
Un autre plafond peint //Painted ceiling
Vue sur la plaine d'Al Batinah depuis Rustaq //Al Batinah seen from Rustaq
Vue sur la plaine d'Al Batinah depuis Rustaq //Al Batinah seen from Rustaq