Cet article a pour but de partager avec vous un certain nombre de choses que j'ai apprises ou dont j'ai discuté récemment et qui concernent le Moyen-Orient en général et Oman en particulier.
In this article, I intend to share with you some of the things I learnt or discussed recently, and that are related to Middle-East in general or to Oman in particular.
In this article, I intend to share with you some of the things I learnt or discussed recently, and that are related to Middle-East in general or to Oman in particular.
La tenue vestimentaire des femmes // Women's clothing
Aujourd'hui, si vous vous promenez à Oman, vous verrez que la majorité des femmes locales sont couvertes de la tête aux pieds d'une abaya noire ; certaines portent également le face facial traditionnel chez les Bédouins. A l'occasion d'une passionnante conversation avec un Omanais très au fait de l'Histoire et des traditions, j'ai appris que ce n'était pas le cas jusqu'à il y a trente ou quarante ans : la mode des abayas est récente et elle est apparue avec la génération de nos mères, probablement sous l'influence des pays voisins. Les grands-mères et les femmes qui sont venues avant elles portaient des tenues colorées qui couvraient leur corps, mais le haut de leur front et la naissance des cheveux étaient laissés libres (comme avec le tchador porté en Iran). Plus communément le voile était simplement posé sur la chevelure, à l'instar des dupattas qui sont portés en Inde et demeurent aujourd'hui un symbole de modestie féminine.
Today if you cross Oman, you'll see the majority of local women covered from head to toe with a black abaya; some of them even wear the facial mask traditional in Beduin families. Thanks to a enlightening conversation with an Omani man well-versed in History and customs, I learnt that abayas were not the norm thirty to forty years ago: this trend is more recent and appeared with our mother's generation, probably influenced by the neighbouring countries. Our grand-mothers and the women before them used to wear colorful clothes which covered their body, however the top of the forehead and the hairline were visible (the same way the tchador is worn in Iran). In most cases, the veil was simply laid on the hair, like the dupattas that are common in India and are still today a symbol of women's modest behavior.
Today if you cross Oman, you'll see the majority of local women covered from head to toe with a black abaya; some of them even wear the facial mask traditional in Beduin families. Thanks to a enlightening conversation with an Omani man well-versed in History and customs, I learnt that abayas were not the norm thirty to forty years ago: this trend is more recent and appeared with our mother's generation, probably influenced by the neighbouring countries. Our grand-mothers and the women before them used to wear colorful clothes which covered their body, however the top of the forehead and the hairline were visible (the same way the tchador is worn in Iran). In most cases, the veil was simply laid on the hair, like the dupattas that are common in India and are still today a symbol of women's modest behavior.
Les masques faciaux n'étaient quant à eux portés que par les Bédouines et avaient pour principal objectif de protéger le visage du soleil et du sable. Elles portaient également du khôl autour des yeux afin de minimiser l'éclat du soleil et de les protéger du sable et des infections (les enfants et certains hommes en mettaient également).
Facial masks were only worn by Beduins and their main objective was to protect their face from sun and sand. They also put khôl to minimize the reflection of sun and protect their eyes from sand and infections (children and some of the men used to do it as well).
Facial masks were only worn by Beduins and their main objective was to protect their face from sun and sand. They also put khôl to minimize the reflection of sun and protect their eyes from sand and infections (children and some of the men used to do it as well).
Mon interlocuteur a demandé à son épouse et à sa sœur pourquoi elles portaient respectivement l'abaya et l'abaya accompagnée du masque facial. La première lui a répondu que c'était la tradition, la seconde que c'était plus confortable pour elle et qu'en outre cela correspondait à un précepte religieux ; cette explication ne l'a pas convaincu car à vrai dire sa sœur ne portait le masque que pour aller au marché ou dans la rue, mais ni chez elle ni au bureau. Il a ensuite mis au défi sa sœur de trouver une justification théologique à sa tenue, mais... depuis trois ans il attendait la réponse !
My interlocutor asked his wife and his sister why they respectively wore the abaya and the abaya with a face mask. His wife answered it was tradition, his sister that it was more comfortable for her and also that it was part of religion; this answer didn't convince him as his sister only used to wear the face mask to go to the market or on the street, but neither at the office nor at home. He also challenged his sister to find a theological justification to her clothing, however... three years had passed since then and he was still waiting for an answer!
Il m'a confié qu'il pensait que cette mode allait disparaître comme elle était venue et que cela ne serait pas plus mal dans la mesure où il trouvait gênant de discuter avec une personne dont il ne pouvait voir le visage, un peu comme s'il s'adressait à un ninja ou un pirate. Je ne pouvais lui donner tort : j'ai moi-même discuté très agréablement avec une employée de musée dans je ne voyais que les yeux. Elle était douce et pédagogue, mais j'étais un peu déstabilisée de ne voir que ses yeux ; la seule manière de capter son attention était de plonger mon regard dans le sien, et je craignais que mon geste ne soit trop appuyé et par conséquent impoli. Mais sans doute qu'avec le temps je me serais habituée à cette situation. Quant à cette "mode", je ne saurais prédire sa disparition ou son maintien ; cela dit je me dois de reconnaître qu'à l'instar des dishdashas, les abayas deviennent de plus en plus élaborées : ainsi certaines sont-elles ornées de strass, de dentelle, de motifs plus clairs et même... de portions grises !
He told me that for him abayas were just a fashion that would go as fast as it had come; and that he would be glad then because he found quite unsettling not to be able to see who he was talking to; a bit as if he had been talking to a ninja or a pirate. For me, he was right in a sense: a few days before I had had a chat with a nice museum employee of whom I could only see the eyes. She was sweet and was good at explaining, but I felt a bit uncomfortable with the fact only her eyes were visible: to "reach" her there was only one possibility for me: to look at her directly in the eyes but I feared my doing so could make her uncomfortable. But perhaps I would have gone accustomed to that with time. As for the abaya "fashion", I wouldn't forecast its disappearing or its survival; however I shall be honest and acknowledge that, like dishdashas, they tend to become more and more elaborated: I've seen some decorated with strass, lace, light patterns and even... grey sections!
Cela, ainsi que quelques scènes dont j'ai été témoin, m'a donné l'impression que loin d'être "incitées" plus ou moins fortement à porter l'abaya, de nombreuses femmes se faisaient un point d'honneur de marquer fermement la séparation hommes/femmes dans l'espace public. Du moins en ce qui concerne les femmes de nées avant les années 80, car il semblerait que la "nouvelle" génération désire s'affranchir des codes vestimentaires de ses aînés. Ainsi, alors que j'attendais à l'aéroport, assise entre un homme et deux écolières, une dame âgée s'est présentée et a demandé à l'homme de lui laisser sa place : il y avait pourtant de nombreux sièges à côté de lui, mais elle ne souhaitait pas être assise à proximité d'un homme. Il a obtempéré mais j'ai déduit de sa réaction qu'il n'était pas du tout content d'avoir été ainsi écarté.
My interlocutor asked his wife and his sister why they respectively wore the abaya and the abaya with a face mask. His wife answered it was tradition, his sister that it was more comfortable for her and also that it was part of religion; this answer didn't convince him as his sister only used to wear the face mask to go to the market or on the street, but neither at the office nor at home. He also challenged his sister to find a theological justification to her clothing, however... three years had passed since then and he was still waiting for an answer!
Il m'a confié qu'il pensait que cette mode allait disparaître comme elle était venue et que cela ne serait pas plus mal dans la mesure où il trouvait gênant de discuter avec une personne dont il ne pouvait voir le visage, un peu comme s'il s'adressait à un ninja ou un pirate. Je ne pouvais lui donner tort : j'ai moi-même discuté très agréablement avec une employée de musée dans je ne voyais que les yeux. Elle était douce et pédagogue, mais j'étais un peu déstabilisée de ne voir que ses yeux ; la seule manière de capter son attention était de plonger mon regard dans le sien, et je craignais que mon geste ne soit trop appuyé et par conséquent impoli. Mais sans doute qu'avec le temps je me serais habituée à cette situation. Quant à cette "mode", je ne saurais prédire sa disparition ou son maintien ; cela dit je me dois de reconnaître qu'à l'instar des dishdashas, les abayas deviennent de plus en plus élaborées : ainsi certaines sont-elles ornées de strass, de dentelle, de motifs plus clairs et même... de portions grises !
He told me that for him abayas were just a fashion that would go as fast as it had come; and that he would be glad then because he found quite unsettling not to be able to see who he was talking to; a bit as if he had been talking to a ninja or a pirate. For me, he was right in a sense: a few days before I had had a chat with a nice museum employee of whom I could only see the eyes. She was sweet and was good at explaining, but I felt a bit uncomfortable with the fact only her eyes were visible: to "reach" her there was only one possibility for me: to look at her directly in the eyes but I feared my doing so could make her uncomfortable. But perhaps I would have gone accustomed to that with time. As for the abaya "fashion", I wouldn't forecast its disappearing or its survival; however I shall be honest and acknowledge that, like dishdashas, they tend to become more and more elaborated: I've seen some decorated with strass, lace, light patterns and even... grey sections!
Cela, ainsi que quelques scènes dont j'ai été témoin, m'a donné l'impression que loin d'être "incitées" plus ou moins fortement à porter l'abaya, de nombreuses femmes se faisaient un point d'honneur de marquer fermement la séparation hommes/femmes dans l'espace public. Du moins en ce qui concerne les femmes de nées avant les années 80, car il semblerait que la "nouvelle" génération désire s'affranchir des codes vestimentaires de ses aînés. Ainsi, alors que j'attendais à l'aéroport, assise entre un homme et deux écolières, une dame âgée s'est présentée et a demandé à l'homme de lui laisser sa place : il y avait pourtant de nombreux sièges à côté de lui, mais elle ne souhaitait pas être assise à proximité d'un homme. Il a obtempéré mais j'ai déduit de sa réaction qu'il n'était pas du tout content d'avoir été ainsi écarté.
This experience, as well as several others I have witnessed, left me with the impression that far from being encouraged (more or less strongly) to wear the abaya, many women made a point of honour in showing deliberately the separation between men and women in public places. At least the women born before the 80s, because it seems that younger generation has a desire to get free from traditional dress codes. As an example, I was sitting at the airport between a man and two female scholars; an old woman came and asked the man to move away and give her his seat. Actually there were some free seats next to him but she obviously didn't want to be sitted next to a man. He agreed and left but from the look on his face I understood he wasn't pleased at all to be requested to leave.
La tenue vestimentaire des hommes // Men's clothing
Les hommes du Moyen-Orient portent massivement la dishdasha, le long vêtement blanc en coton assorti d'un pompon fixé au col, servant à porter le parfum et aussi source de fils robustes pour se nettoyer... les dents ! Traditionnellement blanc, elle commence à être décliné en de multiples couleurs mais pour l'heure les Omanais préfèrent les teintes douces qui rappellent la nature. L'an dernier les dishdashas de couleur, vertes ou grises, étaient encore rares ; cette année elles sont beaucoup plus fréquentes et des bleues et des marrons sont venues s'ajouter à la liste. D'ailleurs, à l'occasion de l'anniversaire de sa majesté Sultan Qaboos Ibn Saïd, de gigantesques photos de lui ont été exposées partout : l'une des plus belles à mon sens le montre vêtu d'une dishdasha bleue et portant un turban assorti.
Most of the men in Middle-East wear a dishdasha, this long white cotton cloth with a pompom fitted at the neck, which aims at both receiving the perfume and... providing as many dental flosses as required! Usually white, dishdashas today are available in multiple colors however Omanis prefer soft natural colors. Last year I noticed that green or grey dishdashas were quite seldom; this year they are more widespread and they also exist in blue and brown. By the way, large pictures of His Majesty Sultan Qaboos Ibn Saïd have been exposed everywhere in the country, to celebrate his birthday: one of the most impressive to my eyes show him wearing a blue dishdasha and matching turban.
Passons aux couvre-chefs: à Oman on porte soit le turban soit une sorte de toque nommée kumma, décorée de broderies sur fond blanc (il convient de l'assortir à la couleur de la dishdasha et de la ceinture). La matière et le motif du tissu ainsi que la manière de nouer le turban indiquent très clairement l'origine du propriétaire (par exemple j'ai constaté que les Bédouins portent le turban noué assez simplement avec pour base un tissu à carreaux). La tenue de cérémonie se compose de la dishdasha à laquelle on associe une ceinture (assortie au turban) soutenant le khandjar, le poignard à lame recourbée. Par le passé, les hommes des campagnes ne portaient ni dishdasha ni turban mais un pantalon solide pour travailler et un bandeau pour maintenir les cheveux, qui étaient courts sur les côtés et longs sur le dessus... (grosso modo c'est la coupe à la Kendji !!)
As for hats, the turban is traditionally worn in Oman, as well as the kumma, a small white hat decorated with embroideries that shall be matching the dishdasha (and/or the belt). The textile nature and patterns, as well as the manner the turban is tied, are an indication of where the man comes from: for instance, Beduins usually wear it quite simply tangled, and use checked textile. The celebration men's clothing is composed of a dishdasha with a belt (matching the turban), which holds the khandjar, the traditional curved dagger. In the past, the men who lived in small villages didn't wear dishdashas or turbans, but solid trousers fit for working in the fields and a headband to hold the hair, as hair was cut short on the sides but remained long on top (looks like Kendji style today!).
Most of the men in Middle-East wear a dishdasha, this long white cotton cloth with a pompom fitted at the neck, which aims at both receiving the perfume and... providing as many dental flosses as required! Usually white, dishdashas today are available in multiple colors however Omanis prefer soft natural colors. Last year I noticed that green or grey dishdashas were quite seldom; this year they are more widespread and they also exist in blue and brown. By the way, large pictures of His Majesty Sultan Qaboos Ibn Saïd have been exposed everywhere in the country, to celebrate his birthday: one of the most impressive to my eyes show him wearing a blue dishdasha and matching turban.
Passons aux couvre-chefs: à Oman on porte soit le turban soit une sorte de toque nommée kumma, décorée de broderies sur fond blanc (il convient de l'assortir à la couleur de la dishdasha et de la ceinture). La matière et le motif du tissu ainsi que la manière de nouer le turban indiquent très clairement l'origine du propriétaire (par exemple j'ai constaté que les Bédouins portent le turban noué assez simplement avec pour base un tissu à carreaux). La tenue de cérémonie se compose de la dishdasha à laquelle on associe une ceinture (assortie au turban) soutenant le khandjar, le poignard à lame recourbée. Par le passé, les hommes des campagnes ne portaient ni dishdasha ni turban mais un pantalon solide pour travailler et un bandeau pour maintenir les cheveux, qui étaient courts sur les côtés et longs sur le dessus... (grosso modo c'est la coupe à la Kendji !!)
As for hats, the turban is traditionally worn in Oman, as well as the kumma, a small white hat decorated with embroideries that shall be matching the dishdasha (and/or the belt). The textile nature and patterns, as well as the manner the turban is tied, are an indication of where the man comes from: for instance, Beduins usually wear it quite simply tangled, and use checked textile. The celebration men's clothing is composed of a dishdasha with a belt (matching the turban), which holds the khandjar, the traditional curved dagger. In the past, the men who lived in small villages didn't wear dishdashas or turbans, but solid trousers fit for working in the fields and a headband to hold the hair, as hair was cut short on the sides but remained long on top (looks like Kendji style today!).
Les boissons chaudes // Hot drinks
On trouve communément le café à la cardamome et le thé à Oman, mais il y a des variantes suivant les régions : le long des côtes, le thé transitait par les ports aussi les habitants le consommaient-ils plus volontiers ; a contrario dans le désert, la boisson principale était le café, ce qui est encore le cas aujourd'hui. Dans les villes modernes, le brassage des cultures a fait que les gens boivent soit l'un soit l'autre, soit les deux.
In Oman you can find easily cardamom coffee and tea, however it differs with the area you're visiting: at the coasts tea used to transit through harbors, whereas in the desert the main drink was coffee. As a consequence, still today, you're more likely to be offered tea at the coast and coffee in the middle of the desert. In modern cities, as people from many origins have mixed, people drink both.
L'ameublement // Furniture
Dans les forteresses, on trouve soit des pièces vides, soit des majlis (salles de réception avec tapis, coussins, étagères, service à thé) ; rares sont les lieux que l'on peut visiter où se trouve encore la décoration d'il y a trente ou quarante ans. J'ai eu l'occasion d'entrer dans l'ancienne maison des gouverneurs du Dhofar dont les meubles ont été conservés en l'état. Je ne m'attendais pas à une décoration aussi bariolée. Il paraît que c'est une spécificité omanaise qui s'explique par ses nombreux échanges commerciaux avec le subcontinent indien, et qu'ailleurs dans le Golfe la palette de couleurs est plus restreinte (à dominante noire, rouge et blanche).
In most of the forts one can find either empty rooms or majlis (sitting-rooms furnished with carpets, cushions, shelves, tea set); however in some rare places it is possible to discover the decoration from thirty to forty years ago. I had the opportunity to visit the old residence of Dhofar governors, in which the furniture has been kept as is since this period. I wasn't expected such a colorful decoration. Apparently this is specific from Oman, as everywhere in Gulf countries, the palette is less extended (black, white and red); this could originate from the numerous trading exchanges between Oman and the Indian continent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire