Parmi mes lectures récentes, il est deux romans qui ont attiré mon attention: L'écriture du Monde et La Croix et le Croissant de François Taillandier, qui forment les deux premiers tomes d'une trilogie consacrée aux cinq siècles suivants la chute de l'Empire Romain et préfigurant la construction de l'Europe Moyenâgeuse telle qu'on l'étudie à l'école. [1] et [2]
J'ai naïvement commencé par le second, attirée par sa couverture et également par le fait qu'il mettait en scène Omar, le deuxième Calife depuis Mahomet, ainsi qu'une figure emblématique du royaume franc de l'époque, Charles Martel. Accrochée par le style recherché mais sans fioritures de l'auteur, j'ai dévoré les deux livres en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
L'écriture du monde et La Croix et le Croissant racontent les conséquences directes de la chute de l'Empire Romain d'Occident et les tentatives de Constantinople de conserver la main-mise sur des terres qui apparaissent de plus en plus comme source ponctuelle de revenus que comme partie intégrante d'un ensemble cohérent. Les invasions barbares ont complètement désorganisé l'actuelle Italie mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, entre deux guerres, des échanges financiers, humains et culturels se créent : les gens commercent, communiquent, se marient, indépendamment de l'alternance des jougs. La fusion de toutes ces identités, habilement dirigée par quelques pontifes, finira par permettre l'émergence d'une identité chrétienne qui s'opposera à l'avancée de l'Islam au 8e siècle et délimitera une partie de l'Europe.
Il est également question de l'importance de conserver par écrit les connaissances de son temps, l'Histoire des lignées, la sagesse des anciens. La société barbare reposant sur la puissance temporelle se heurte à l'héritage stratégique romain et à son administration développée. L'idée qu'un certain pouvoir passe par l'écrit - ne serait-ce qu'en réécrivant sa propre généalogie ou en ne consignant que les faits à notre avantage - ne tarde pas à fleurir, avec une certaine conscience de soi-même, de ses actes.
On dira que c'est romancé, que l'auteur prête à ses personnages des sentiments, des aspirations, des doutes ou des regrets tout droit sortis de son imagination ; cela est vrai et nul ne sait si au crépuscule de son existence Cassiodore a connu le doute au regard du labeur de toute une vie, ou si la jeune Théolinda a fui un mariage arrangé dont l'idée la ramenait inéluctablement à la triste vie de sa mère. Néanmoins, n'oublions pas que ces personnes ont vécu, qu'elles ont aimé, ri, pleuré, souffert, et qu'en cela elles n'étaient pas très différentes de nous-mêmes. L'Histoire enseignée aux siècles suivants en a fait des figures de marbre mais ce furent avant tout des hommes et des femmes en proie à leurs faiblesses et à leurs tourments. Je ne peux que vous conseiller la lecture de ces ouvrages.
A lire également, un article de François Taillandier paru dans le Figaro, décrivant son rapport au catholicisme. [3]
L'écriture du monde et La Croix et le Croissant racontent les conséquences directes de la chute de l'Empire Romain d'Occident et les tentatives de Constantinople de conserver la main-mise sur des terres qui apparaissent de plus en plus comme source ponctuelle de revenus que comme partie intégrante d'un ensemble cohérent. Les invasions barbares ont complètement désorganisé l'actuelle Italie mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, entre deux guerres, des échanges financiers, humains et culturels se créent : les gens commercent, communiquent, se marient, indépendamment de l'alternance des jougs. La fusion de toutes ces identités, habilement dirigée par quelques pontifes, finira par permettre l'émergence d'une identité chrétienne qui s'opposera à l'avancée de l'Islam au 8e siècle et délimitera une partie de l'Europe.
Il est également question de l'importance de conserver par écrit les connaissances de son temps, l'Histoire des lignées, la sagesse des anciens. La société barbare reposant sur la puissance temporelle se heurte à l'héritage stratégique romain et à son administration développée. L'idée qu'un certain pouvoir passe par l'écrit - ne serait-ce qu'en réécrivant sa propre généalogie ou en ne consignant que les faits à notre avantage - ne tarde pas à fleurir, avec une certaine conscience de soi-même, de ses actes.
On dira que c'est romancé, que l'auteur prête à ses personnages des sentiments, des aspirations, des doutes ou des regrets tout droit sortis de son imagination ; cela est vrai et nul ne sait si au crépuscule de son existence Cassiodore a connu le doute au regard du labeur de toute une vie, ou si la jeune Théolinda a fui un mariage arrangé dont l'idée la ramenait inéluctablement à la triste vie de sa mère. Néanmoins, n'oublions pas que ces personnes ont vécu, qu'elles ont aimé, ri, pleuré, souffert, et qu'en cela elles n'étaient pas très différentes de nous-mêmes. L'Histoire enseignée aux siècles suivants en a fait des figures de marbre mais ce furent avant tout des hommes et des femmes en proie à leurs faiblesses et à leurs tourments. Je ne peux que vous conseiller la lecture de ces ouvrages.
A lire également, un article de François Taillandier paru dans le Figaro, décrivant son rapport au catholicisme. [3]
Mes sources:
[1] http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/03/15/la-lueur-du-savoir-dans-les-ages-obscurs_1847562_3260.html[2] http://www.lefigaro.fr/livres/2014/04/17/03005-20140417ARTFIG00226-taillandier-un-romancier-au-septieme-siecle.php
[3] http://www.lefigaro.fr/livres/2007/03/01/03005-20070301ARTFIG90152-francois_taillandier_moi_je_suis_catholique.php
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