vendredi 26 février 2016

Réponse d'un pasteur réformé (french-speaking article only)

Aujourd'hui, en ces temps de Carême, j'ai décidé de parler de religion. En surfant sur le site de l'Oratoire du Louvre (église réformée), je suis tombée sur le message d'une internaute à l'un des pasteurs du temple, Marc Pernot, et la réponse de celui-ci m'a remuée par son humanité mais aussi son pragmatisme. Cette internaute exprimait son souhait de s'ouvrir à la religion mais également ses réticences, eu égard aux débats houleux qui entourent ces sujets : entre la terreur, l'intégrisme, l'anticléricalisme et les gestes de violence, verbale ou physique, qui se produisent hélas de plus en plus souvent et dénaturent autant le message religieux que le message laïc ou républicain. Sans en dire plus, voici le lien vers le texte de l'internaute et la réponse éclairée du pasteur Pernot.


J'en profite pour recommander le site de l'Oratoire du Louvre à tous ceux qui s'intéressent aux religions, en particulier au protestantisme réformé, mais pas seulement. Vous y trouverez des études bibliques, des textes sur la spiritualité en général, les cultes du dimanche (en vidéo, audio et transcription), divers bulletins d'information, des news musicales ou patrimoniales (car le temple en lui-même est un monument important du patrimoine parisien), et une foule d'informations pour les croyants mais aussi les curieux de tout poil.

Le blog de l'Oratoire du Louvre quant à lui offre un espace d'échange et de discussion autour de thématiques humaines et/ou religieuses. Ne croyez pas qu'on n'y parle que de religion au sens propre du terme ; de nombreux internautes y viennent pour des conseils, comme par exemple sur l'importance à donner aux paroles un peu "sataniques" de certains groupes de métal ou hard rock, la gestion des conflits au sein d'un couple croyant/athée ou de confessions différentes, le sens à donner à la vie, la peur de la mort ou de la maladie, la gestion des deuils... le genre de sujets que vous pouvez retrouver sur de nombreux sites de développement personnel ou de zen attitude, mais avec, suivant la sensibilité de l'interlocuteur, une connotation religieuse ou simplement humaniste. J'apprends beaucoup à la lecture de ces pages, dont la qualité n'est plus à démontrer.

vendredi 19 février 2016

Variations sur la Mosquée de Kazan // Variations on Kazan's Mosque

Pour rebondir sur un commentaire qui m'a été fait hier au sujet des couchers de soleil omanais qui rappelaient ceux, paisibles, de Kazan, voici une explication concernant ces derniers. Mon père et moi avons traversé la Russie en 2011 en faisant escale à Kazan, capitale de la République du Tatarstan, province de la Fédération de Russie autonome depuis les années 1990 située sur le bassin de la Volga.[1] Le peuple Tatar serait à l'origine un ancien peuple turc nomade qui se serait dispersé et intégré dans diverses provinces d'Europe orientale et d'Asie du Nord. Aujourd'hui, on estime que les Tatars et les Russes sont les deux principaux groupes ethniques du Tatarstan (resp. 53% et 40% de la population en 2010), mais de nombreuses minorités y sont également représentées.[2]
I'd like to come back on a comment raised yesterday night by my father about omanese sunsets. They reminded him of the ones we admired in Kazan when we travelled through Russia during the Summer 2011. We made a stop in Kazan, capital of Tatarstan republic, a federal subject of Russia located in the Volga Federal District.[1] The Tartars probably originate from ancient turc nomad people who dispersed and installed in diverse parts of Eastern Europ and North Asia. Nowadays, Tatars and Russians are the two main communities living in Tatarstan (with respectively 53% and 40% of the total population in 2010), but one can also encounter many minorities. [2]

En plus d'être une ville universitaire dynamique, Kazan est connue pour abriter de nombreux lieux de cultes : basiliques, synagogues, temples, églises, mosquées, témoins de la cohabitation pacifique de diverses religions au sein d'une même cité. L'un des ouvrages majeurs de Kazan est la mosquée Qolsharif, construite entre 1996 et 2005 dans l'enceinte de l'ancien Kremlin, où s'élevait d'ailleurs autrefois une autre mosquée, détruite par Ivan le Terrible en 1552 lors du siège de la ville.[3] A l'époque, Kazan était dirigée par l'homme d'état et Imam Qolsharif qui mourut pendant le siège au milieu de ses élèves. Aussi le choix du nom de cette nouvelle mosquée n'est-il pas anodin. En 1996, grâce notamment à des fonds saoudiens et émiratis, la mosquée actuelle sortit de terre ; sa construction se poursuivit jusqu'à son inauguration le 24 juillet 2006. Massive, elle peut accueillir 6000 fidèles et comporte également une bibliothèque, une maison d'édition et naturellement... le bureau de l'imam ! Lors de sa construction, il s'agissait de la deuxième plus grande mosquée d'Europe, derrière Istanbul.[3]
Kazan is famous not only because of its dynamic student life, but also because it has many churches, temples, synagogues, mosques, which come from a long period of peaceful coexistence between different faiths. One of Kazan's greatest building is Qolsharif Mosque, built from 1996 to 2005 inside the old Kremlin, where 450 years sooner rose another mosque. At that time, Kazan was led by the imam Qolsharif who stood up to Ivan the Terrible and died in 1552 during the siege of the city.[3] In remembrance of that heroic resistance, the new built mosque has been named Qolsharif. So in 1996, partially founded by Saudis and Emiratis, the construction of the mosque started and it lasted until its inauguration on July 24th 2006. Six thousand people can pray together and there's also room for a library, a publishing house and of course the imam's office! At the time of the inauguration, Qolsharif mosque was the second largest in Europ, the first being Istanbul.[3]

Si la mosquée Qolsharif était ouverte au public, les photos étaient interdites à l'intérieur. Nous avons donc passé un long moment à contempler ses coupoles et minarets, puis sommes revenus le lendemain soir pour passer le temps en attendant le train (qui entrait en gare au beau milieu de la nuit). Allongés dans l'herbe, nous avons refait le monde en observant les couleurs changeantes du ciel et de l'édifice avec le coucher du soleil, puis de nuit.
Qolsharif Mosque is open for visitors but inside it's absolutely forbidden to take pictures. So we spent many hours contemplating its domes and minarets, and the day after we came back to wait for the train, as it was scheduled after midnight. Lying on the grass, we set the world to rights while admiring the colors of the sky and domes, as the sun was declining and finally disappearing.

La mosquée Qolsharif par une belle journée d'été // Qolsharif's mosque in Summer

La mosquée Qolsharif alors que le soleil se couche // Qolsharif's mosque by sunset

 La mosquée Qolsharif de nuit // Qolsharif's mosque at night


 La mosquée Qolsharif de nuit, détail // Detail of Qolsharif's mosque at night

Pour les curieux qui se demandent à quoi peut ressembler l'intérieur d'une mosquée, je mettrai prochainement en ligne des photos de la Mosquée du Sultan Qaboos de Mascate, pure merveille architecturale et seule mosquée d'Oman à accepter les visiteurs de toutes confessions et origines. Techniquement, lors de mes pérégrinations dans les coins isolés du pays, j'ai eu l'occasion de passer la tête à l'intérieur de petites salles de prière de village, dépouillées et très différentes de ce que l'on peut voir en ville. Mais les lieux de cultes sont expressément interdits aux non-croyants.
If you wonder how it looks like inside a mosque, wait till I'll write about Sultan Qaboos Grand Mosque in Mascate, an architectural splendor which is also the only mosque in Oman where visitors are welcome, whatever their religion or background. Technically, when I visited some isolated parts of the country, I had the opportunity of glancing into small village prayer halls, modest and very different from what city people are used to. But unfortunately, you can't enter a mosque unless you're a muslim so I barely saw anything.

Avant de vous laisser, voici une horloge insolite découverte au hasard des rues piétonnes de Kazan.
Just before going, let me show you an unusual clock that we discovered by chance while walking on the streets.



Sources:

jeudi 18 février 2016

Sunrise..... Sunset and nostalgia

En parcourant mes photos d'Oman à la recherche d'inspiration pour un article, je suis retombée sur des clichés de soleil couchant pris près de la forteresse de Birkat al Mawz. Je me rappelle bien ce jour agréable passé à sillonner le Djebel Akhdar (montagne verte) et le plateau de Saiq, tout d'abord à la recherche d'une station essence, puis tout simplement au gré de mes envies.
While browsing amongst my Oman pictures, looking for inspiration for a new article, I found some pictures of sunset, taken near Birkat al Mawz castle. I remember very well this lovely day spent driving on Djebel Akhdar (Green Hill) and through Saiq Plateau. First, I was looking for an gas station, but then I drove where the wind took me.

Le plateau de Saiq avec au fond la ville éponyme // Saiq plateau & city
Plus à l'abri, des villages concentrent un peu de verdure // Protected from the sun & wind, a village with some vegetation

Je me rappelle le poste de police dans la montée vers le plateau, où l'on vérifie que les véhicules s'engageant sur la route sont bien équipés de quatre roues motrices, sans quoi il faut rebrousser chemin. Ce n'est pas tant la montée qui est dangereuse que la descente : de nombreux accidents mortels se sont produits alors que des véhicules lourdement chargés ont pris tant de vitesse que les conducteurs en ont perdu le contrôle. Après avoir vérifié mes papiers et le véhicule, le policier m'avait invitée à partager le café-cardamome et les dattes dans son bureau. Je n'étais pas très à l'avance par rapport à mes objectifs, mais que diable, une opportunité de rencontre et d'échange ne se refuse pas !
I remember the police station in the middle of the uphill slope to the plateau, where vehicules stop and policemen check they are four-wheels drive and can go on. Uphill slope is not dangerous compared to downhill: numerous fatal accidents occurred when heavy loaded vehicules lost control at a turn or because of the speed. After he checked my ID and car papers, the policeman invited me in his office for cardamum coffee and dates. I was kind of late with my schedule but what the heck, an opportunity to discuss and meet someone new is always a good thing !

La descente vers un petit village au creux du plateau // A descent to a small village within the plateau

Je me rappelle également les deux villages abandonnés du Wadi Bani Habib, que j'ai explorés maison par maison sans me lasser une seconde, tant j'étais curieuse de me faire une idée de la manière dont, à peine trente ans auparavant, leurs derniers habitants vivaient. Je posterai prochainement des photos de ces villages, en particulier des magnifiques portes colorées emblématiques des maisons traditionnelles omanaises et yéménites. A l'origine, je n'avais pas prévu d'explorer ces villages, car j'étais en tong ! Mais ma curiosité était telle que même pieds nus, j'y serais allée. Le contraste entre ce wadi (canyon) à la végétation abondante et la sécheresse du plateau est stupéfiante. Cela dit, au printemps, les pentes des montagnes du Djebel Akhdar se couvrent de milliers de roses qui sont ensuite récoltées et transformées en essences pour parfumeurs ou tout simplement en eau de rose. Ce qui signifie que même si la surface est sèche, l'eau n'est jamais loin !
I also remember two abandoned villages in Wadi Bani Habib. I spent hours exploring every house without betting bored, as I was so eager to discover how, not more than thirty years ago, their last inhabitants lived. Soon I'll post some pictures of these villages, in particular the splendid colorful doors typical of traditional yemenites and omanese houses. At first, I did not intend to explore these villages, because I was wearing flip-flops! But as you know me, I was SO dead curious that even bare feet I would have been there. I was stunned by the contrast between Wadi Bani Habib with its plentiful vegetation and the dryness of Saiq plateau. However, you should know that in Spring, Djebel Akhdar mountains are covered with roses that are collected to produce essence for perfumes and rose water. It means that wherever you are, there's always some water nearby.

Un falaj (système d'irrigation traditionnel hérité des Perses) : grâce à lui tous les villages du Wadi, même les plus éloignés, sont alimentés en eau // A falaj (traditional irrigation system from the Persians) by the mean of which water is supplied to all villages in the Wadi, even the furthest.
Un morceau du Wabi Bani Habib avec un escalier qui descend depuis le plateau // A view of Wadi Bani Habib, with stairs going from the plateau to the Wadi
Une maison typique des régions montagneuses omanaises. Elle appartient à l'un des villages abandonnés du Wadi Bani Habib // Typical house of Oman mountain regions, part of one abandoned village of Wadi Bani Habib

En redescendant sur Birkat al Mawz, j'avais peiné à trouver la piste qui menait au Wadi Bani Muaydin, une piste de roches plus ou moins grosses sur laquelle je me plaisais à rouler vite, soulevant un terrible nuage de poussière ! Arrivée à l'entrée du wadi, des gamins m'ont lancé une petite mangue, que j'ai dévorée au retour : elle était parfaitement mûre et si juteuse ! J'ignorais ce que j'allais trouver là mais je savais que c'était le point de départ de randonnées de plusieurs jours à travers le Djebel Akhdar. Après une promenade le long d'un falaj, le jour a commencé à tomber et j'ai préféré rebrousser chemin. Le temps de retrouver le 4x4 et de reprendre la piste, je suis arrivée juste à temps pour admirer le coucher de soleil, prétexte à ce récit.
When I drove back to Birkat al Mawz, I struggled finding the track leading to Wadi Bani Muaydin. It's a track made of all sizes of rocks and I was enjoying myself driving full speed and raising a large dust cloud! At the entrance of the Wadi, some kids threw me a mango that I devoured on the way back to the car: the fruit was perfectly ripe and so juicy! I didn't know what I would find in the Wadi but I knew it was the start of many trecks through Djebel Akhdar. After walking twenty minutes along a falaj, I noticed that the light was starting to fade so it was time for me to go back to the car. When I came back to Birkat al Mawz, the sun was declining and I shoot some additional pictures. Back to the start of the story.

Coucher de soleil dans les environs de Birkat al Mawz // Sunset near Birkat al Mawz
Coucher de soleil dans les environs de Birkat al Mawz // Sunset near Birkat al Mawz
Coucher de soleil dans les environs de Birkat al Mawz // Sunset near Birkat al Mawz

Une prochaine fois, je partagerai avec vous les couchers de soleil du désert, avec les ombres et les plissements du sable sur les dunes.
Next time, I'll share with you pictures from sunset in the desert, you'll see the shades and ondulations of the dune sand.

Source: photos personnelles // Private travel pictures

vendredi 12 février 2016

Ode au médecin de village (french litterature)

Au terme d'une semaine mouvementée, voici une séquence nostalgie teintée d'une pointe d'idéalisme : la description par Ecarnot au XIXe siècle du rôle déterminant des médecins de campagne au sein de leurs villages, comparés à l'action selon lui plus restreinte et moins humanitaire des médecins de ville. [1] Un point de vue amusant et plutôt partial en faveur des médecins de campagne : http://www.books.fr/ode-au-medecin-de-village/

Source
[1]     Booksletter du 11/02/2016.

mardi 9 février 2016

La beauté d'un lever de soleil // Beauty of the rising sun

Ce matin, comme presque chaque jour, je suis sortie sur le balcon pour admirer le lever du soleil. J'ai pris cette habitude il y a un an à peu près, lorsque je me suis rendue compte que j'accordais trop d'importance au planning et à ma liste de tâches quotidiennes et que j'étais devenue si stressée que j'en oubliais les petits plaisirs liés à la contemplation de la nature ou la simple discussion avec un voisin. Quand on y songe à tête reposée, quoi de plus égoïste que d'envoyer paître un ami ou même un inconnu qui nous demande un renseignement sous prétexte que "l'on n'a pas le temps"? Bien sûr que nous avons le temps ! Sauf cas exceptionnel, nous avons bien le temps de consacrer une minute à aider son prochain ; il ne s'agit pas de lui tenir la jambe pendant toute la matinée, il s'agit de lui fournir l'information dont il a besoin et ensuite nous repartons vers notre objectif initial avec en prime la satisfaction d'avoir rendu service.
This morning, as almost every morning, I went out on the balcony to contemplate the sunrise. I started this habit one year ago, when I realized that I was so focused on planning and starting to work on my to-do list that I was forgetting the little satisfactions that come from contemplating nature or just discussing with a neighbour. Let's think a bit about that: it's kind of unjust (and selfish) to ditch a friend or even a stranger in need of a short help by claiming that we don't have time for him, don't you think? Because we usually have time! Except in some delicate situations that are not so frequent, we totally can take one or two minutes to help someone; I'm not talking about spending the whole day with him or her, but just to provide the person with the information he or she needs, and then go back to our initial activity with the nice feeling of having done the right thing.

Ce matin donc, je passais devant la baie vitrée lorsque mon regard a été attiré par le ciel et ses couleurs flamboyantes. Ce qui ne cesse de m'étonner, c'est que chaque matin le ciel est différent ; la forme des nuages varie, leur altitude également, la luminosité du soleil également. Et quasiment chaque matin, je sors l'appareil photo ou le téléphone portable et j'immortalise les paysages. Je ne saurais expliquer les raisons de ma fascination pour les levers de soleil, les crépuscules, et de manière générale toute variation notable de la forme du ciel. Mon bureau comportant une longue baie vitrée sur toute sa longueur, je regarde souvent par la fenêtre en journée sans jamais m'en lasser ; et je plains ceux qui ne peuvent admirer ce spectacle, soit parce qu'ils n'ont pas accès à une fenêtre de là où ils sont, soit parce qu'ils n'y prêtent pas attention ou ne prennent pas le temps de s'arrêter et de profiter du moment présent.
So this morning, as I was looking through the window, my eyes were attracted by the sky and its many blazing colors. Every morning, the sky is different and I'm still amazed; the shape of the clouds changes, as their altitude and the sun light. As a consequence, I grab almost every morning my camera or my phone to immortalize the view. I barely explain my facination for sunrise, twilight and generally every variation of the sky texture and color. My desk is close to a large bay window and I spend half of the day looking outside, without getting tired of it; I feel sorry for those who can't enjoy the view, either because they don't access to a window from where they are, or because they don't pay any attention to it or simply to take the time to stop and enjoy the moment.

Voici donc le ciel juste avant 8h ce matin :
The sky at 08:00 today:




A peine cinq minutes après, les teintes étaient déjà très différentes, plus douces, plus pastel, alors que le soleil allait faire son apparition :
At 08:05, colors became milder as the sun was appearing:



lundi 8 février 2016

Un peu de poésie - Antara el'Absi

"Ô cruelle ! De toi je suis épris et tu es
Pour moi semblable à l'âme dans le corps d'un lâche,
Ce n'est point pour mon âme
Mais pour moi que je crains la frappe des lances."

Ces mots datent de près de 1500 ans mais le sentiment amoureux est intemporel et pourrait encore aujourd'hui être décrit avec une telle délicatesse. L'auteur de ces lignes est le poète arabe préislamique* Antara Ibn Saddad al Absi, qui vécut entre 525 et 615 après JC et fut loué pour ses prouesses au combat et son talent pour la poésie.[1] Il fut à l'origine d'une geste très connue dans le monde arabe, écrite dans une langue très pure vraisemblablement autour du 12e siècle, et dont la renommée est comparable au récit des Mille et Une Nuits.

Antara était le fils de Chadded, seigneur de la tribu des Beni'Abs (d'où viennent les Abbassides qui régneront de 750 à 1258), et d'une servante abyssinienne. Après avoir grandi dans l'indifférence et le mépris, en raison de sa peau noire héritée de sa mère, il fut engagé par son père dans une contre-attaque contre des tribus ayant menacé leur sécurité et se distingua sur le champ de bataille par sa bravoure et sa générosité. Ce coup d'éclat lui valu tant le respect de ses opposants que le cœur de sa cousine Abla dont il était amoureux mais qui se refusait à lui en raison de la couleur de sa peau. Par la suite, Antara participa à de nombreuses batailles jusqu'au jour où il fut mortellement atteint par une flèche empoisonnée lancée par l'un de ses anciens rivaux, à qui il avait crevé les yeux mais qui s'était entraîné à suivre à l'oreille les mouvements de ses adversaires et tirait très bien à l'arc malgré sa cécité. [1]

Antara est l'auteur de l'une des sept Mu'allaqa, célèbres poèmes de l'époque préislamique, ainsi que du Divan d'Antar, de courtes stances lyriques. Antara et Abla font l'objet d'une renommée aussi importante qu'Al Majnoun et Leïla ou Jamîl et Buthayna.[1]

*époque précédant la révélation du Coran à Mahomet en 632.

Source