jeudi 13 octobre 2016

Demain est un autre jour // The Life List : Lori Nelson Spielman (2)

Rappelez-vous, au début de l'été, je vous avais parlé du roman de Lori Nelson Spielman, intitulé "Demain est un autre jour", qui m'avait donné l'envie de poser sur le papier les rêves que j'avais en entrant dans l'âge adulte et de les comparer à la réalité. La première partie de la liste s'était révélée plutôt réaliste, dans la mesure où j'avais accompli l'essentiel de mes rêves. Il est temps à présent d'analyser le reste de la liste.
Remember! At the beginning of Summer, I told you about a novel by Lori Nelson Spielman, named "The Life List", which gave me the idea to write down my own list of dreams I had when becoming a grown-up and then to compare it to reality. I satisfactorily discovered the first four dreams had transformed into reality: becoming a writer, sleeping in the desert, go walking on an icefield, visit an oil rig. Let's look at the rest of the list.

     5.   Animer une émission de radio pour les ados expatriés
     5.   DJ on an expatriate teenage radio station
     6.   Rencontrer Umberto Eco et lui dire tout ce que je pense de ses romans
     6.   Meet Umberto Eco and tell him how much I love him and his books
     7.   Rencontrer Roger Hodgson et lui dire tout ce que je pense de ses chansons
     7.   Meet Roger Hodgson and tell him how much I love him and his songs
     8.   Apprendre à jouer de l'orgue
     8.   Become an organist
     9.   Avoir plein d'enfants
     9.   Raise many children
     10. Décorer moi-même ma maison (en faisant tout de mes mains)
     10. Decorate myself the house (with only handmade stuff)

N°5: Animer une émission de radio pour les ados expatriés          
N°5:   DJ on an expatriate teenage radio station
Quand j'envisageais de passer à la radio, je voyais plutôt le côté DJ ou "intervieweuse" d'artistes que chroniqueuse sur des sujets politiques, économiques ou sociaux. D'ailleurs je pense que les ados ne m'auraient pas suivie dans la seconde voie et je les comprends. Pourquoi une radio à l'étranger? Tout simplement parce qu'il me semblait que les jeunes, qui ne vivent pas forcément bien l'expatriation, seraient contents de retrouver certains repères par rapport à ce qu'ils ont connu, et de continuer à partager les dernières nouveautés musicales avec leurs amis restés au pays. De plus, animer une émission me permettrait, à travers des anecdotes ou des brèves, d'expliquer certains éléments de la vie locale et de susciter leur curiosité. Un peu comme ce que je fais sur ce blog, je vous l'accorde.
Je n'ai pas abandonné ce rêve à vrai dire, il fait partie des mini-projets que j'aimerais monter en parallèle de mon grand projet artistique. Aussi peut-être m'entendrez-vous un jour sur les ondes, mais pas ici, et pas de suite... Chaque chose en son temps !
Let me clarify: by saying I wanted to animate on a teenage radio station, I had absolutely no intention to comment on serious topics such as politics, economy, society; I was referring to music or interviews of great artists. Anyway, I don't think teenagers would have followed me on the first path and I fully get why, because as a teenager myself I didn't care about serious matters. But why did I focus on an expatriate radio station? It's just that I know many young people don't really feel about expatriation, they just follow their parents and may feel disconnected from their friends or relatives still in the home country. I wanted to help them not to lose all of their bearings and to enable them to keep sharing the latest songs with their old friends. In addition, I intended to tell stories or anecdotes to help them understand better their guest country and to arouse interest or curiosity in them. OK, it's already what I do on this blog, but still...
This dream remains on track; it has even been integrated in my multi-goals artistic project. So inchallah one day I'll be on the air, but not in France, and not tomorrow. There's a time and a place for everything!

N°6.   Rencontrer Umberto Eco et lui dire tout ce que je pense de ses romans
N°6.   Meet Umberto Eco and tell him how much I love him and his books
Hélas, ce rêve a volé en éclats au début de cette année, lorsque j'ai appris, avec plus d'une semaine de retard, qu'Umberto Eco n'était plus de ce monde. Croyez-moi, je regrette encore aujourd'hui cet immense érudit, auteur entre autres du Nom de la Rose et du Pendule de Foucault, mais également philosophe, scénariste, linguiste, essayiste, traducteur... bref un savant comme on n'en fait plus de nos jours ! Ce que j'aime dans un ouvrage comme Le Nom de la Rose, c'est qu'en le refermant, je réalise que je viens de prendre une magistrale leçon d'Histoire, de théologie, de langue, et de culture générale. Chacun de ses romans est un petit bijou d'érudition comprenant de multiples digressions, anecdotes et citations diverses ; parfois il devient difficile de suivre, tant le récit est dense, mais il y a quelque chose dans la manière qu'Umberto avait de raconter qui m'intimait le silence et monopolisait ma pleine attention. Je regretterai longtemps son absence et je doute d'être la seule en ce monde.
Alas in February this year we lost one of the greatest teacher, writer, novelist, philosopher, scenarist, linguist, essayist, translator..... Umberto Eco, one of the greatest erudite of our century! I got the sad news ten days after it happened and believe me, I still grieve this savant, who wrote amongst other great novels Foucault's Pendulum and The Name of the Rose. What I adore in a novel like The Name of the Rose, is that when I'm done reading, I have just taken an entire College course on History, theology, linguistic, or just general knowledge. Each of his works is a gem of erudition with many digressions, anecdotes and quotes; sometimes it may be difficult to follow the thread of narration, as the style is a bit dense, but I have always been impressed by the way Umberto used to relate, which each time caught my undivided attention. I'll miss him for the years to come, I know it, and I guess I won't be the only one.

N°7.   Rencontrer Roger Hodgson et lui dire tout ce que je pense de ses chansons
N°7.   Meet Roger Hodgson and tell him how much I love him and his songs
En dehors de ses nombreux concerts auxquels j'ai eu la joie d'assister, je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer Roger Hodgson, compositeur, chanteur et véritable homme orchestre britannique, cofondateur de Supertramp. S'il en est un qui ne se lasse pas de chanter l'amour, c'est bien lui !
J'ignore à vrai dire comment je régirais s'il se tenait devant moi : lui baiserais-je la main, un genou en terre, ou le prendrais-je dans mes bras avec chaleur ? Plus vraisemblablement, je pense que je lui serrerais la main en exprimant ma profonde admiration pour ses textes et ses mélodies si douces, si poétiques ; je lui dirais combien je trouve son oeuvre apaisante et combien j'apprécie ses éternels messages de paix et d'amour. Au printemps dernier, j'ai partagé ici même les paroles de Love is a Thousand Times, provenant de l'album Open the Door paru en 2009, et aujourd'hui, je recommence avec l'une de mes chansons préférées, issue du même album: For Every Man.
Cela fait longtemps que je voulais partager ce texte avec vous, néanmoins j'attendais de trouver sur le Net un enregistrement ou une vidéo live car si les mots sont émouvants, c'est la musique qui les accompagne qui permet d'en goûter pleinement la douceur. J'ai eu beau chercher, je n'ai rien trouvé, alors je vous les offre tout de même. La traduction française ne peut hélas vous donner qu'une idée imparfaite de la beauté du texte original, aussi je vous invite à le découvrir en anglais si vous en avez la possibilité.
Outside of his many concerts I could attend to, I never really had an opportunity to meet Roger Hodgson, the British composer, singer, one-man band sometimes and co-founder of Supertramp. If there is a man who never gets tired of singing about love, that's him!
I don't know how I would react if he was standing in front of me right now: would I put a kness down and kiss his ring, like a Pope (or the Godfather), or would I just hug him? More reasonnably, I think I would shake hands and share how deeply I admire his sweet texts and poetic melodies; then I'd tell him how healing his songs are for me and how much I appreciate hearing him endlessly sing about peace and love. Last spring, I shared here the lyrics of Love Is a Thousand Times, from the album Open The Door released in 2009. Today I'm sharing another of my favorite songs from the same album: For Every Man.
I have wanted to translate and share these lyrics for a long time but I was hoping to find a recording or a live video on the Internet to enable you to enjoy both the words and the music; sure the words are great but they're deeper and softer with the music. I haven't found anything yet so I decided to share the lyrics however.

Pour chaque homme qui porte un rêve
Il est une lueur qui n'est que rarement aperçue,
Dans un monde où tout n'est avidité et mensonge.

Pour chaque enfant, qui, allongé les yeux ouverts
Espère que l'aube ne pointera jamais
Pour ne pas être seul ou avoir peur, sans jamais pleurer

Où sont passés cet amour, ce feu
Que nous partagions, qui nous habitaient ?
Où sont passées cette espérance, cette flamme
Que nous ressentions, que nous offrions ?
Où donc est l'homme qui affirme
Qu'il ne veut ni rêver, ni vivre ?

A chaque homme qui se sent seul
Et bosse comme un fou
Je prête ma voix, mes désirs et mes chagrins

Ce n'est pas le chanteur mais la chanson
Qui touche la corde sensible chez tout le monde
Et qui nous fait danser, qui nous fait chanter
Et qui nous fait nous envoler

Où sont passés cet amour, ce feu
Que nous partagions, qui nous habitaient ?
Où sont passées cette espérance, cette flamme
Que nous ressentions, que nous offrions ?
Où donc est l'homme qui affirme
Qu'il ne veut ni rêver, ni vivre ?

Il n'y a rien que nous sachions,
Alors regardons juste la magie qui s'écoule.

For every man who has a dream
There's a light that's rarely seen
Within a world where all is greed, all is lies

For every child who lies awake
And hopes that dawn will never break
To be alone, to be afraid but never cry

Where is the love, where is the fire
We used to share, we used to live
Where is the hope, where is the flame
We used to feel, we used to give
Where is the man who says
He never wants to dream, wants to live

For every man who feels alone
Working fingers to the bone
I have a voice, I still yearn and I still cry

It's not the singer, it's the song
Strikes the chord in everyone
And makes us dance, makes us sing
Makes us fly

Where is the love, where is the fire
We used to share, we used to live
Where is the hope, where is the flame
We used to feel, we used to give
Where is the man who says
He never wants to dream, wants to live

There is nothing that we know,
Just watch the magic flow

     8.   Apprendre à jouer de l'orgue
     8.   Become an organist
L'orgue fait partie des instruments rugissants que j'ai toujours adoré, au même titre que la cornemuse, le violon et, en plus discret, le santour. Apprendre l'orgue n'est pas à l'ordre du jour - j'ai déjà tant à faire - néanmoins je sais que j'y viendrai un jour, car il y a quelque chose dans la sonorité de l'orgue qui chaque fois me transperce avec une intensité quasi mystique. J'aime les vibrations extrêmes d'un plein-jeu dans une nef d'église, les dissonances engendrées par l'usage prolongé de la pédale, la diversité des sonorités possibles, la saturation sonore alliée paradoxalement à une immense pureté. A l'instar des soufis qui mêlaient musique et mysticisme, lorsque j'écoute de l'orgue j'ai l'impression de me mettre en relation directe avec Dieu ; et si cette comparaison peut vous paraître surprenante, je sais que certains me comprendront : à travers l'oeuvre, l'on perçoit en quelque sorte le génie du Créateur.
Organ is one of the thundering instruments I always loved, just like bagpipes, violon and, a bit more quiet, Iranian santur. I won't start learning how to play the organ tomorrow - I have so much to do already - however I know that one day I will, because there is something in its sound that keeps running through me with a mystical intensity. I love the extreme vibrations of a plein-jeu in a church, the dissonances originating from a long pedal, the diversity and purity of the sounds you can produce, the acoustic saturation. Like the Sufis who mixed music with mysticism, I felt I was in direct contact with God while listening to organ music; may be this parallel will come as a surprise but I know some of you will understand: through the music appears the genius of our Creator.

Voici peut-être un terrible raccourci, mais il m'apparaît que l'on ne peut aimer véritable l'orgue sans apprécier J.S. Bach, qui a porté l'art de la fugue à son paroxysme. Je suis tout sauf objective à son sujet, je le reconnais, car depuis l'enfance je suis fascinée par sa maîtrise du contrepoint ; et je me plais à décortiquer ses œuvres, à repérer les marches harmoniques, les modulations, les thèmes qui reviennent en miroir ou en imitation etc. Pour avoir étudié sa technique en cours de composition, et pour avoir eu pour épreuve à l'examen final de composer une imitation de son style, croyez-moi : J.S. Bach était un génie ! Parmi mes œuvres favorites se trouvent ses toccatas et fugues pour Orgue. Je vous propose d'écouter l'interprétation peu académique que fait le jazzman Wayne Marshall de la toccata et fugue en sol mineur (BWV 542).
May be this is a rough short-cut, but it seems to me one can't really love organ without loving the music by J.S. Bach, who brought the art of fugue at its highest level. I know I'm all but objective when I talk about him because I've been fascinated since childhood with how he mastered the counterpoint; and I still amuse myself analyzing his works, identifying harmonic progressions, modulations, themes which are coming back as mirrors or imitations, etc. I studied his technique in composition class, and for the final exam we had to create an imitation of his style; believe: J.S. Bach was a genius! Amongst my favorite works, there are his toccatas and fugues for organ. Below is a recording of the fantasy and fugue in Gm (BWV 542) by the jazzman Wayne Marshall, who played it a bit non-academic but with virtuosity.

Wayne Marshall interprétant la toccata et fugue en sol mineur de J.S. Bach (BWV 542)
Wayne Marshall playing fantasia & fugue in Gm of J.S. Bach (BWV 542)

     9.   Avoir plein d'enfants
     9.   Raise many children
Je ne sais trop que dire à ce sujet : ce n'est pas que je n'ai pas envie d'élever une grande famille, mais comme préalable aux enfants... il faut trouver leur père ! Patience, patience... tout reste encore à faire.
On this specific matter I don't really know what to say: of course I'd like a family, and why not a large one, but prior to raising children I have to find the right man. So be patient... there's still a lot to be done.

     10. Décorer moi-même ma maison (en faisant tout de mes mains)
     10. Decorate myself the house (with only handmade stuff)
C'est un peu pareil, voici un sujet qui devra attendre car si j'ai des milliers d'idées de décoration et de travaux manuels, il me manque encore le principal : la maison ! En revanche, si j'en avais le temps et la patience, j'aimerais beaucoup peindre ou graver les murs, les portes et les plafonds sur le modèle de ce que j'ai tant admiré dans la forteresse de Jabrin. Quant à l'ameublement, je l'imagine simple mais confortable: coussins, tapis moelleux et tables basses.
This topic resembles the previous one: I have thousands of ideas for decoration and manual works however I'm still missing the main element to achieve my dream: the house! Still, if I had time, motivation and patience, I'd really like to paint or carve the walls, doors and ceilings, as the ones I saw last year in Jabrin fort. As for furniture, I imagine something simple but comfortable: cushions, soft carpets and coffee tables.

L'un des nombreux plafonds peints de Jabrin // One of the many painted ceilings of Jabrin
Un encadrement de porte sculpté // A door frame with sculpted flowers

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