jeudi 21 janvier 2016

Le charme désuet du Sultanat // Good old-fashioned Sultanate

Je profite de ce post pour vous informer qu'à partir de maintenant, un certain nombre d'articles seront publiés en français ET en anglais, afin d'élargir l'audience de ce blog. Je trouve également dommage que la connaissance ou les idées soient limitées dans leur diffusion par la barrière de la langue.

Even if my work will be doubled, I decided to translate most of the articles of this blog in English, to reach a broader audience but also because knowledge or opinions should not be restricted to one language or one culture. As English is understood by most of the planet, I find it opportune to switch from one language to the other, depending on topics or events. You'll find English translation below the original text in French.

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Hier soir, en ouvrant un placard dans mon séjour, j'ai retrouvé un sac d'encens oliban que j'ai ramené d'Oman. Le parfum qui accompagnait le sac m'a soudain replongée dans une atmosphère si particulière que je n'ai pas pu résister à la tentation d'en faire brûler un peu. Maintenant que vous commencez à me connaître, vous vous doutez bien que je vais prendre un malin plaisir à vous expliquer la différence entre cet encens et celui que l'on trouve plus communément en Europe, ainsi qu'à vous décrire ce qu'est exactement la résine oliban. Mais ce n'est pas tout ! Cette évocation est également prétexte à me replonger dans une atmosphère très différente de ce que nous connaissons en Europe. Commençons donc !

La résine oliban est une gomme-résine aromatique, au même titre que la sève de sapin ou la myrrhe.[1] Elle est produite à partir de la résine des arbres de la famille des Boswellia, dont l'un des représentants les plus connus est le Boswellia Sacra, très répandu au Yémen (où est également produite la myrrhe), en Ethiopie et à Oman.[2] Cet arbre, qui aime les sols calcaires et les zones sèches et exposées (ravins, rochers), serait originaire du Dhofar (dans la partie Ouest d'Oman), où la résine est encore cultivée et exportée via le port de Salalah. En Inde, l'espèce la plus cultivée est Boswellia Serrata.[1]

Frankincense
Frankincense (Photo extraite du site 

La résine oliban est récoltée en pratiquant une incision peu profonde dans le tronc ou les branches de l'arbre et en laissant la sève s'écouler. Cette dernière coagule au contact de l'air et sera ramassée à la main plusieurs mois plus tard.[2] On trouve des billes de teintes variées, du blanc légèrement verdâtre au brun en passant par l'ocre et le roux. A Mutrah (marché traditionnel de Mascate) on m'a expliqué que plus la résine était claire, plus elle était de bonne qualité. Aujourd'hui, on estime que Boswellia Sacra est une espèce quasi en danger ; une étude menée sur une douzaine d'espèces de Boswellia a montré une diminution graduelle de la quantité d'arbres, liée en partie aux incendies et à la consommation des branches et feuilles par des animaux (je crois d'ailleurs tenir certaines coupables).[1]

Sur la route de Misfat Al Abreen - décembre 2015 (Photo perso)

Ainsi donc, l'odeur envoûtante de cette résine m'a-t-elle instantanément replongée dans l'atmosphère quelque peu désuète d'Oman, un endroit où étrangement je me suis sentie à l'aise quelques heures à peine après mon arrivée, en accord avec moi-même, enracinée déjà à une culture et une Histoire qui pourtant ne sont pas les miennes. Et pourtant, j'ai vécu à pas mal d'endroits différents, que ce soit pour quelques semaines ou plusieurs années ; j'ai vu le Congo, l'Angola, la Norvège Sud Centre et Arctique, la Russie, Pékin, le Danemark, le Sud de la Suède, l'Allemagne, l'Angleterre, un morceau des USA. J'ai apprécié chacune de ses destinations, avec ses particularités et ses bonnes et mauvaises surprises ; j'ai profité de ces expériences, ai ramené des souvenirs et conservé des amitiés qui m'ont fait grandir. Mais jamais, au grand jamais je n'avais ressenti un sentiment de quiétude aussi intense et une telle connexion avec ce (ceux) qui m'entoure(nt). Peut-être était-ce lié au fait que je voyageais seule et que j'étais dans une position d'accueil de tout ce qui se présenterait à moi, positif comme négatif ? Peut-être était-ce lié à ce persistant sentiment d'inadéquation que je ressens en France ? Quoi qu'il en soit, je ne me suis jamais sentie aussi libre d'être moi-même que là-bas, et rapidement, je me suis surprise à songer : "j'ai enfin trouvé ma place, l'endroit où je serai à mon aise, l'endroit où mon éducation et mes valeurs ne feront plus tâche en société".

En France, on est correct avec son voisin parce que la loi nous y oblige, mais c'est rarement par gaieté de cœur que l'on va vers l'autre. Dans une société de plus en plus déchristianisée, les valeurs de la démocratie (ou de la République) sont soutenues par les lois plus que par la conviction de chaque citoyen. L'Etat nous impose une ébauche de fraternité dont personne ne veut réellement. Voyez plutôt : si "tout le monde" s'accorde à dire que par exemple les impôts sont nécessaires afin de financer diverses infrastructures utiles à tous (routes, écoles, hôpitaux, etc.), combien réellement se dispensent de tricher quand ils en ont les moyens ? Que valent leurs beaux discours citoyens le jour où ils découvrent comment échapper aux devoirs du plus grand nombre ? Belle fraternité en effet ! Et quid de l'égalité ? Ceci n'est qu'un exemple, mais je constate avec tristesse que de plus en plus les valeurs humanistes cèdent le pas à l'individualisme et au culte de la promotion à tout va, sociale, physique ou financière.

Après la famille élargie, voici la famille nucléaire ; à quand le concept "un individu = une famille" ?Faut-il vraiment une "fête des voisins" pour amener les gens à se rencontrer ? Faut-il vraiment une "fête des grands-mères" pour nous rappeler que la nôtre souffre de la solitude chez elle ou dans une institution ? La surabondance des célébrations ne masque-t-elle pas la l'immense solitude émotionnelle dans laquelle nous nous enfonçons jour après jour ? On me fera remarquer que dans une France culturellement bariolée, de plus en plus d'efforts sont faits pour n'oublier aucune communauté, aucun genre, aucune tranche d'âge et que la multiplication des fêtes et commémorations témoigne de cette volonté d'englober tout le monde. Certes, mais quel dommage alors que cette initiative vienne si souvent d'en-haut, d'un appareil législatif et exécutif si lointain qu'il ne semble plus appartenir au même univers. Cette volonté d'intégrer, de partager, d'offrir, devrait venir de nous, du plus profond de notre cœur ; nous devrions être acteurs de la fraternité, plutôt que de nous poser en victimes.

Croyez-moi si vous le souhaitez, mais ce n'est pas ce que j'ai ressenti à Oman, et vous allez comprendre pourquoi j'utilise délibérément le terme "désuet" pour qualifier le charme de ce royaume. Il n'existe nul Paradis sur Terre, et Oman ne fait pas exception à la règle, mais là-bas, j'ai ressenti un véritable intérêt de la part de mes interlocuteurs. Et pas uniquement parce que j'étais une femme étrangère me promenant toute seule à travers le pays. J'ai observé beaucoup de courtoisie et de bienveillance dans les échanges autour de moi, ainsi qu'une hospitalité bien ancrée dans les us et coutumes. Pas un jour ne s'est passé sans que je sois invitée au moins deux ou trois fois à partager du café à la cardamome et des dattes. Connaissais-je mes hôtes ? Pas le moins du monde ! Et que voulaient-ils en échange du café ? Rien d'autre que la conversation. Ils avaient envie de me parler d'eux, de leur pays, de leur culture et avaient plein de questions à me poser. La célèbre hospitalité du Golfe ne s'est pas démentie. De même, j'ai été recommandée par mes contacts d'un soir à tout un tas de gens avec "mission" d'appeler si j'avais besoin de quoi que ce soit. C'est peut-être un détail, mais j'ai eu soudainement l'impression de faire partie d'une grande famille.

En discutant avec les femmes du "centre islamique", situé dans la Grande Mosquée du Sultan Qaboos à Mascate, je n'étais pas une touriste étrangère en visite, une potentielle donatrice à qui il convient de dispenser la bonne parole. J'étais tout simplement une autre femme, croyante (je ne m'en suis pas cachée) et curieuse, qui avait autant à apprendre qu'à enseigner, et dont le retour d'expérience était précieux. Pareil pour l'un des secrétaires du Sultan avec qui j'ai dîné un soir, du charmant couple d'étudiants avec qui j'ai bavardé une partie de la nuit assise au bord d'une piscine, sans parler du petit pépé que j'ai redescendu en voiture du fin fond d'un oued vers un village situé en bord de mer, où se trouvait sa maison. Pour l'anecdote, ce dernier ne parlait qu'arabe et mes connaissances en cette langue n'étaient pas suffisantes à l'époque pour avoir une conversation poussée ; cela dit, j'ai senti beaucoup d'humanité dans sa voix et je crois qu'il a apprécié le trajet autant que moi. Il n'y a que dans le désert où j'ai eu pour la première fois l'impression que les échanges n'étaient pas désintéressés mais cela ne m'a guère étonnée : les cultures nomades sont en général commerçantes et la place de l'argent à leurs yeux n'est pas forcément la même qu'ailleurs.

De manière générale, j'ai rencontré des gens fiers de leurs racines et heureux de faire visiter leur terre. Dans d'autres pays, j'ai vu des gens céder à la tentation de flatter le touriste pour lui vendre n'importe quoi, pourvu que ça se vende, en s'abaissant jusqu'à dénigrer leur pays d'origine. Pas à Oman. D'une part parce que les gens n'avaient nul besoin de mon argent (même dans les zones reculées), d'autre part en raison d'une certaine fierté. J'ai bien senti que j'étais la bienvenue mais qu'ils étaient chez eux, et non l'inverse. Je n'étais ni colon, ni esclave, et ma peau blanche ne m'octroyait aucun traitement de faveur ; là-bas, Orient et Occident se trouvaient à égalité. Je pouvais choisir de mal me comporter, et connaissant le caractère réservé des Omanais, il est fort probable qu'aucun ne m'aurait fait de reproche. Mais - et c'était la première fois depuis bien longtemps que je réentendais ce discours - j'étais ambassadrice de la France à l'étranger, tout comme eux étaient ambassadeurs de leur pays, aussi mon comportement déterminait-il l'opinion qu'ils garderaient de ma terre natale. Il y avait une sorte d'accord tacite pour un respect mutuel. J'étais arrivée dans l'optique de me fondre dans le décor, de heurter le moins possible leur sensibilité et de respecter au mieux les usages, aussi le courant n'a -t-il pu que passer.

Avec un peu de recul, je crois que ce sentiment fort de chaleur et d'hospitalité qui m'a impressionnée provient tout simplement de l'attitude des gens que j'ai rencontrés et de leur manière d'appréhender leur environnement. Oman a connu une importante croissance grâce au pétrole, mais pas aussi spectaculaire que ses voisins. Le développement s'est fait progressivement et la société traditionnelle a eu le temps d'évoluer sans perdre d'un coup ses repères. A noter que la richesse moyenne par habitant est légèrement inférieure à celle des Français, ce qui peut surprendre venant d'un pays du Golfe. A ceci s'ajoutent une politique prudente et peu agressive du Sultan Qaboos, et le courant de l'Islam majoritaire à Oman depuis des siècles : l'Ibadisme.[3] Pour faire simple, ce courant, qui ne se rapproche ni du Sunnisme, ni du Chiisme, prône une vision pacifiste de l'Islam qui se traduit dans la vie quotidienne par un respect de l'ordre social et l'obéissance aux dirigeants. Le pacifisme s'observe particulièrement sur la scène internationale où le Sultan Qaboos se garde bien de prendre partie dans les conflits de ses voisins ; en revanche, sa médiation ayant conduit à la libération d'otages occidentaux retenus au Yémen a été saluée l'an dernier. Si je devais résumer en un mot la position du Sultanat, je dirais qu'il est à la péninsule arabique ce que la Suisse est à l'Europe.[4]

Pour en finir avec le sujet initial, voici une anecdote. On m'a expliqué qu'aller prier cinq fois par jour - ou se rendre à la mosquée le vendredi - permet, outre l'aspect spirituel, de croiser ses semblables et de prendre des nouvelles des uns et des autres ; on s'enquiert de la santé des voisins, on identifie ceux qui ont besoin d'une aide financière, on se questionne au sujet de ceux qui ne sont pas venus. Cela crée une sorte de cohésion au sein de la communauté. Il n'y a pas si longtemps, nous échangions nous aussi les potins à la sortie des églises ! Que s'est-il passé depuis ? Cette remarque n'a rien d'une leçon de morale, car bien évidemment calomnies et mensonges pouvaient se mêler aux informations intéressantes. Mais au moins, on communiquait, de visu - sans l'anonymat des forums web qui autorisent les propos les plus aberrants -, avec des gens que l'on connaissait et à qui l'on pouvait décider être utile (ou néfaste !). Découvrir qu'untel était malade ou qu'unetelle avait besoin d'être amenée en ville pour faire ses emplettes permettait de trouver des solutions pragmatiques et efficaces à des problèmes locaux... sans recourir à l'usine à gaz institutionnelle de notre belle nation !



Déambulatoire de la Grande Mosquée de Mascate
Décembre 2015 (Photo perso)

Je vous laisse en partageant le lien vers un blog que je viens tout juste de découvrir : A girl solo in Arabia, récit de voyage ouvert en 2006 par Carolyn McIntyre qui voyage sur les traces d'Ibn Battuta, célèbre voyageur et explorateur berbère du 14e siècle.[5] Partie de Tanger (Maroc), son expédition l'a amenée ou l'amènera (car ses pérégrinations ne font que commencer) dans 47 pays du Maghreb à l'Afrique Noire, en faisant un détour par la péninsule arabique, l'Asie centrale, l'Asie du Sud-Est et même l'Europe du Sud et de l'Est ! Il avait fallu 29 ans à Ibn Battuta pour réaliser ce parcours ; gageons que Miss McIntyre reviendra bien avant avec des milliers de photos de voyage et des centaines de pages de récits.

Sources

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Yesterday evening, as I was sorting a cupboard in my living room, I found a stash of Frankincense that I bought in Oman. The smell instantaneously made me dive again in a peculiar atmosphere, so peculiar that I couldn't help burning some of it. You know me now; you know that this introduction was just a excuse to start a lecture on the different kinds of incense and their properties, and to develop on the characteristics of Frankincense compared to the one most frequently used in Europe etc., etc.  I'll do that, but briefly, as this evocation reminded me of a special atmosphere I appreciated as I travelled through Oman and that I want to share with you. Let's get started!

Frankincense is an aromatic resin,[1] like pine sap or myrrh, that comes from the resin of Boswellia trees; one of the most famous tree in this family is Boswellia Sacra, very common in Yemen (where both Frankincense and myrrh come from), in Ethiopia and in Oman.[2] Boswellia Sacra grows in chalky soils and dry and rocky zones, like ravines. It could be originated from Dhofar, in the West of Oman, and the resin is still extracted and exported through Salalah harbor today. In India, Boswellia Serrata is more common than Boswellia Sacra.[1]

Frankincense

Frankincense (photo extracted from

To extract Frankincense from the tree, one makes an incision either in the trunk or in the branches and lets the sap flow. The sap will coagulate by contact with air and, several weeks to months later it will be collected by hand. [2] Resin fragments can be almost white, slightly green, pale yellow, ruddle, ginger or brown. At Matrah's traditional market, in Mascate, I was told that the lighter the color, the better the quality of the resin. Nowadays, Boswellia Sacra is almost considered as endangered species; a study on a dozen of Boswellia trees types showed a progressive diminution of the number of trees, mainly due to fires and to some animals eating their branches and leaves (I may have found who's guilty).[1]


On the road to Misfat Al Abreen - December 2015 (Personal picture)

So the enchanting smell of Frankincense made me dive again into the old-fashioned atmosphère of Oman, a place where just a few hours after landing I felt myself at home, in harmony with my soul, already strongly connected to a culture and a History that are yet not mine. I've lived in different places, passing by, working or just visiting, for several weeks or several years; I've been to Congo, Angola, Norway, Sweden, Denmark, Arctic, Russia, UK, Germany, Beijing and Oklahoma... I liked each and every place, accepting good and bad surprises; I benefited from these experiences, I made so many memories and I enjoyed friendships that helped me grow. But never had I felt such an intense feeling of peace and such a connection with what/who was around. Perhaps it was because I was travelling on my own, perhaps I was more open to whatever would occur to me. Perhaps was it just a counterweight to the persistent feeling of inadequacy that I feel in France. Anyway it was the first time I had ever felt so free, so closely linked to my being, and soon I began surprisingly to think "Oh God, I finally found where I'm supposed to be, a place where I'll feel comfortable, a place where my breeding and my values will fit in".

In France, we're good to the neighbor because we're obliged to, by law; but we seldom open up to people heartily. In a society that's become less and less spiritual, democratic (or republic) values are enforced by law instead of being part of every citizen's believes. The government imposes us an ideal of brotherhood that's not really plebiscited by anyone. Let's have an example: if almost everyone agrees that taxes are needed to develop public infrastructures (roads, schools, hospitals...), how many will restrain from cheating when they'll have the opportunity to do so? All their vibrant speeches about citizenship and equality are meaningless the day they've found a way of escaping their responsibilities as citizens (and human beings). Wonderful application of brotherhood isn't it! And what about equality in these matters? This was just an example but I'm noticing that sadly, humanist values are more and more often knocked out of the way by individualism and endless self-promotion (social, physical or financial).

We switched from extended families to nuclear families; soon we'll have "one individual = one family". Do we really need a "neighbor's day" to talk to your neighbors and introduce newcomers? Do we really need a "grand-mother's day" to remember our own grand-mother, who is complaining day after day about solitude at home or at the hospital? Isn't the excessive frequency of those kinds of celebrations a proof of the bottomless loneliness we are falling into day after day? One could object that as France is becoming more culturally diverse in time, more and more efforts are required to ensure that noone, no culture, no gender, no age group will be left aside; therefore, the multiplication of celebrations and commemorations demonstrates a strong will to include each and every one of us in a larger community. Argument granted, but don't you think it's a shame that this initiative should come from above, from a legislative and executive machine that's gone so far away from the people that it seems we're now walking in parallel universes? This willingness to welcome, to share and integrate should come from us, from the deepest of our hearts; we should become players and ambassadors of brotherhood, instead of its victims.

Believe me if you can but it's quite the opposite of what I felt while travelling through Oman, and I'll explain why I chose to describe the Sultanate as "old-fashioned". There's no place like Paradise on Earth and Oman is of course far from perfection, BUT the people I spoke to showed a true interest to me and what I was talking about. And don't think it is only because I was a foreign women travelling on her own across the country. Of course there was some curiosity at first, but after that I witnessed a lot of courtesy and kindness around me - and around people I was interacting with - and also a warm hospitality. Not a day went where I didn't get invited twice or three times to have cardamom coffee and dates at someone's house or office. Did I know my hosts? Of course not! And what did they want from me in exchange for the coffee? Nothing, just conversation. They wanted to talk to me, to talk with me, to speak about their family, their homeland, their culture, and they had questions for me. I was also recommended by my new contacts to a bunch of people I could call if needed, to arrange for logistic or administrative issues. This may be small stuff, but suddenly I felt part of a large family. The reputation of Middle-East hospitality is undeniable.

The day I visited the women of Mascate Islamic Center, located in Sultan Qaboos Mosque, I was not a foreign tourist in transit, a potential sponsor which you should preach the good word to. I was a regular woman, a christian women (I made that clear), as eager to learn as to teach, and my experience abroad was valuable. I got the same feeling while talking to one of the Sultan's secretary I went dining with, to a charming young couple with whom I spend a nice evening sitting at a pool, and also to a grandpa I drove from the far end of a wadi to his house in a village on the coast. By the way, this grandpa knew only Arabic and at that time my poor knowledge of this language didn't enable me to sustain a real conversation; however I felt humanity and paternal tenderness in his voice, and I think I was not the only one to appreciate the experience. Only in the desert did I get the impression that discussions or greetings were not selfless and that people were expecting something in return; I wasn't so surprised, as I know that nomadic cultures live usually from trading and that subsequently money has a different status by them.

From a general point of view, I met people who were proud of their origin and glad to welcome visitors in their country. In other parts of the world, I've seen some people harassing and "over-flattering" tourists to sell them anything that could be sold, and even lowering themselves as human being and hosts. Not in Oman. First because none of them really needed my money (even in isolated villages), and then I think because of pride. I felt that even if I was wholeheartedly welcome, I was a guest, and not the other way round. Neither was I a settler nor a slave, and my white skin was of no advantage; there, Orient and Occident were even. I could deliberately misbehave and, as most of Omanese are discrete, there's a probability that no one would ever lecture me. But I was an ambassador of my country (something my mother used to tell me when I went abroad as a teenager and always made me sigh), the same way they were representing their homeland. Therefore my behavior would condition the opinion they'd forge about France. For the very beginning there was a kind of tacit pact for mutual respect. I had landed with a view to vanish in the environment, to hurt as less as possible the people sensitivity and to respect the customs the best I could; with such an approach, there were good vibes everywhere!

Now that I'm back and that some time has flown, I believe this impressive feeling of warmth and hospitality simply originates in the attitude of the people I met and in their comprehension of their environment. Oman experienced a non-negligible growth thanks to oil but it was moderate compared to their neighbors. Development came progressively and traditional society had time to adapt to changes while preserving its roots and bearings. Note also that average wealth in Oman is slightly inferior to France, what may seem surprising for a Middle-East oil-producing country. The wise and non-aggressive national and international politic of Sultan Qaboos is worth-mentioning, as well as the state ibadi religion.[3] To keep it simple, just remember that Ibadism is an old branch of Islam, distinct from Sunni and Shia, which promotes non-violence in the everyday life, obedience to the government and respect of social order. Pacifism is also notable in international relations, as Sultan Qaboos avoids interfering in his neighbors conflicts; on the contrary, a few years back, his mediation facilitated the release of several occidental hostages held captives in Yemen. To summarize the Sultan's position, I would simply say that Oman is the Suisse of Middle-East.[4]

To close the topic, a last anecdote. I was told that going at the mosque five times a day to pray - or attend the Friday sermon - enables, outside of the spiritual aspect, to meet his acquaintances and collect the news; one asks about his relative's health, another speaks of a person in need, another wonders about those who didn't come. It creates cohesion in the community. Not a very long time ago, we also used to exchange news and gossips on the church porch. What has happened since then? I'm not moralizing, as we all know that amongst the shared news were as many slanders as constructive pieces of information. But at least people used to communicate, in front of everyone, in a group where they knew each other and could therefore decide to be useful (or mean) to the others. Hearing that someone was sick or needed to be driven to the city for grocery shopping allowed people to offer pragmatic and efficient solutions to local problems... no need for that to resort to our dear governmental white elephant!

Corridor outside of Sultan Qaboos Grand Mosque in Mascate
December 2015 (Personal picture)

This article would not be complete if I didn't share the link to an adventure and travel blog I discovered recently: A girl solo in Arabia, which relates since 2006 the peregrinations of Carolyn McIntyre following the footsteps of Ibn Battuta, famous traveler et explorer born in Morocco in the 14th century.[5] Starting from Tanger (Morocco), she has gone, or will go to (as the expedition is still ongoing), 47 countries in Maghreb, Sub-Saharan Africa, Arabic Peninsula, Central Asia, South-East Asia, and even South and East of Europe! It took 29 years to Ibn Battuta to complete his peregrinations: let's hope that Miss McIntyre will be back before that with thousands of photos and hundreds of stories!

Sources

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