jeudi 24 novembre 2016

Une réflexion en route - 2e partie: le retour de la paix intérieure

Hier je vous ai raconté comment mon arrivée à Salalah s'était traduite par une totale perte de mes repères et un profond malaise. Aujourd'hui vous allez connaître l'évènement qui a tout fait basculer : il s'agit de cela.


Alors que j'observais le coucher du soleil, une voix a murmuré à mon oreille : "tu  peux choisir d'ignorer ce qui ne te plaît pas au lieu de rester là à le fixer d'un air désapprobateur." Il est vrai qu'à ce moment-là, le panorama était bouché par un homme bedonnant en slip de bain qui regardait lui aussi le soleil (comme quoi nous ne sommes pas si différents...). J'ai donc ignoré superbement les plagistes et l'ai dépassé pour prendre mes photos dans de meilleures conditions. La voix a continué : "les autres ne sont pas responsables de la situation ni de ton malaise. Tu ne peux pas leur reprocher de ne pas se poser les mêmes questions que toi." C'était visiblement la voix de la raison !
Quelques minutes plus tard, le ciel s'est mis à ressembler à ceci...




...et les lieux ont commencé à se vider. Je me suis attardée devant ce spectacle splendide avant de revenir moi aussi vers la plage en suivant l'étroite jetée délimitant une petite crique. Côté mer, l'eau était verte, d'un vert magnifique qu'aucune photo n'a pu rendreavec exactitude.


En revanche, dans la crique, les vagues se paraient de nuances de mauve, de rose, de turquoise et d'orangé.


Je me suis assise sur la plage pour regarder tomber la nuit. J'étais seule sur la plage, les maîtres nageurs avaient terminé le rangement des transats et l'on n'entendait plus que le bruit des vagues. J'ai ramassé des coquillages, observé les oiseaux et très longtemps je suis restée agenouillée dans le sable à admirer le ciel et l'onde. Soudain une envolée a attiré mon attention et ces vers de Majnoun me sont venus en tête.

"Je me plains à un vol d'oiseaux passagers
Mais suis-je digne de pleurer ?
Ô nuée d'oiseaux ! pourriez-vous me prêter des ailes
Afin que vers ma bien-aimée je puisse voler ?"


J'ai imaginé à mes côtés une personne avec qui partager ce moment, mais en me tournant je me suis aperçue qu'elle n'avait pas de visage ; cela était peu surprenant car il fallait que ce fût quelqu'un qui connût la valeur du silence. Puis la nuit est tombée...


... et la première étoile est apparue.


Profitant d'une vague qui venait s'échouer sur le sable, une myriade de petits crabes sont sortis de l'eau pour aller s'enterrer dans le sable humide. L'atmosphère était si pure, le moment si intense que j'ai eu envie de pleurer, mais au moment où les larmes montaient un crabe très clair a attiré mon attention en s'avançant dans ma direction, avant de creuser un trou pour se cacher. J'ai remercié Dieu pour le côté merveilleux et imprévisible de la nature et aussi pour m'avoir donné cette sensibilité qui parfois me joue des tours mais toujours me fait vivre les événements avec intensité.

Lorsque je me suis relevée pour regagner ma chambre, il faisait nuit noire et je n'avais plus en moi ni chagrin ni colère ; j'étais de nouveau en paix avec moi-même.

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