mardi 15 septembre 2015

1661

Parmi mes découvertes récentes se trouve "1661", un roman historique se déroulant très logiquement en 1661, des mois précédant la mort de Mazarin à la disgrâce de Fouquet et à la naissance de Louis de France (premier fils légitime de Louis XIV). Ce roman a été co-écrit par Yves Jégo et Denis Lépée et publié en 2006. On y trouve une base historique que je crois authentique et une intrigue fouillée.

Le roman met en scène les personnages les plus influents à la Cour à cette époque : le cardinal Mazarin, la reine mère Anne d'Autriche, le roi Louis XIV, l'intendant des finances Colbert, le surintendant des finances Fouquet, mais aussi la future maîtresse du roi Louise de la Vallière. Autour de ces personnages se trament des complots, les alliances se font et se défont, les ennemis rôdent en quête des éléments de la disgrâce et le poison se présente tantôt sa forme chimique, tantôt sous une forme bien plus insidieuse : la calomnie. J'ai bien aimé ce roman et je vous le recommande vivement.

De nombreux internautes regrettent cependant que l'intrigue manque un peu de force, que l'on reste sur sa faim, et je ne peux pas les contredire. Jusqu'au bout, les découvertes s'accumulent, mais le roman s'arrête avec l'exil de l'un des personnages principaux qui se retrouve chargé d'une étrange mission. On voudrait connaître la suite.

J'ai apprécié tout particulier le personnage de Louise de La Vallière, à l'époque jeune fille de la Cour admirée du Roi pour sa fraîcheur et sa grâce. Melle de La Vallière fut la première maîtresse du Roi et elle resta en faveur jusqu'à l'avènement de la Marquise de Montespan qui gagna en influence jusqu'à finir par l'évincer en 1667. Peu de temps avant sa disgrâce, Melle de La Vallière, qui n'avait cessé d'aimer le Roi, composa le "Sonnet au Roi" et le lui dédia. Elle entra ensuite dans les ordres où elle mourut en 1710, au terme de 36 ans de vie religieuse. [1]

Sonnet au Roi

Tout se détruit, tout passe, et le cœur le plus tendre
Ne peut d'un même objet se contenter toujours ;
Le passé n'a point eu d'éternelles amours,
Et les siècles suivants n'en doivent point attendre.

La constance a des lois qu'on ne veut point entendre ;
Des désirs d'un grand Roi rien n'arrête le cours :
Ce qui plaît aujourd'hui déplaît en peu de jours ;
Cette inégalité ne saurait se comprendre.

Louis, tous ces défauts font tort à vos vertus ;
Vous m'aimiez autrefois, mais vous ne m'aimez plus.
Mes sentiments, hélas ! diffèrent bien des vôtres.

Amour, à qui je dois et mon mal et mon bien,
Que ne lui donniez-vous un cœur comme le mien,
Ou que n'avez-vous fait le mien comme les autres !



Mes Sources

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