mardi 14 juin 2016

Demain est un autre jour // The Life List : Lori Nelson Spielman (1)

J'ai lu ce roman au printemps, mais je n'ai pas une folle envie de le commenter ; à vrai dire, l'analyse faite par cette blogueuse [1] reflète plutôt bien mon impression mi-figue mi-raisin. En revanche, j'en ai tiré l'idée de dresser une liste des rêves de jeunesse que l'on souhaite accomplir, ne serait-ce que pour la contempler des années après avec un regard attendri et mesurer l'étendue plus ou moins importante du fossé qui sépare nos vieux rêves de jeunesse de la réalité. Toutefois je n'ai nul désir de faire la liste des rêves que j'avais à quatorze ans, sinon vous risqueriez de vous retrouver avec des actions insolites comme : "devenir gardienne de phare" (j'ai pleuré de déception le jour où j'ai découvert que le métier est en voie de disparition et que depuis longtemps on ne forme plus de gardiens). Ou encore comme celle-ci : "devenir la meilleure chanteuse goth de tous les temps et brûler des billets de banque sur scène pour protester contre la société de consommation" (déjà, j'ignore quand j'aurai l'occasion de remonter sur scène et puis je n'ai pas sur moi assez de billets pour commencer à m'en servir d'allume-gaz).
I read this novel during Spring this year, but I don't really mean to comment it; in fact I found on a blog [1] (French-speaking only sorry) an analysis which suits rather well my feeling of being only half-convinced by the general idea. However, I found the idea of making a list of all the youth dreams we'd like to accomplish, keep it and read it many years later, simply great. Even if it's just to look at it with tenderness and measure how far we've gone from our prime expectations. Today, I have no intention of drawing a list of the dreams I had at fourteen, or it'd be something like this: "become lighthouse keeper" (I cried and cried the day I discovered there's no training system anymore as this beautiful work is progressively disappearing). Or it could be something like this: "become the greatest goth singer EVER and fight against the consumer society by burning money on stage" (I don't really know when I'll go back on stage and let's be reasonable: I don't have that much money right now...).

Je m'intéresse plutôt aux rêves que j'ai conçus à mon entrée dans l'âge adulte, et maintenant que je viens d'en dresser une liste, je me rends compte qu'il y en a plus que je ne le croyais :
In this article, I'm talking about the dreams I had when I became a grown-up, and now that there is a list in front of me, I realize they are more than I expected.
     1.   Publier un livre/Devenir écrivain
     1.   Publish a book/ Become a writer
     2.   Passer une nuit dans le désert
     2.   Sleep in the desert
     3.   Aller marcher sur la Banquise (tant qu'il y en a encore)
     3.   Walk on an icefield at North Pole (before all ice fields have melted)
     4.   Monter sur une plateforme pétrolière
     4.   Visit an oil rig
     5.   Animer une émission de radio pour les ados expatriés
     5.   DJ on an expatriate teenage radio station
     6.   Rencontrer Umberto Eco et lui dire tout ce que je pense de ses romans
     6.   Meet Umberto Eco and tell him how much I love him and his books
     7.   Rencontrer Roger Hodgson et lui dire tout ce que je pense de ses chansons
     7.   Meet Roger Hodgson and tell him how much I love him and his songs
     8.   Apprendre à jouer de l'orgue
     8.   Become an organist
     9.   Avoir plein d'enfants
     9.   Raise many children
     10. Décorer moi-même ma maison (en faisant tout de mes mains)
     10. Decorate myself the house (with only handmade stuff)

Il y en a d'autres sans doute, chaque année apportant son lot d'espérances et de maturité ; néanmoins je crois tenir une compilation assez réaliste de mes rêves ces dix dernières années. Voyons maintenant où j'en suis avec la première moitié de la liste !
I'm sure some dreams are missing, because each year I had new hopes and I became more mature; however I think this compilation of my dream from the last ten years is quite realistic. Now, let's see what I've done so far!

N°1: Publier un livre/Devenir écrivain       N°1: Publish a book/ Become a writer
J'y travaille mais c'est plus dur qu'il n'y paraît. Car outre les aspects purement financiers propres à la majorité des carrières artistiques, il y a un obstacle de taille : le volume horaire très aléatoire que j'arrive à dédier à mon roman, en dehors du travail, des cours d'arabe, du sport, du blog et de tout le reste... Je vole des heures à droite et à gauche, et cela a forcément des répercussions sur ma capacité de concentration, qui n'est pas toujours extraordinaire au moment où je me consacre à mon livre. Cependant, si j'usais de casuistique, je rappellerais ce que j'ai trouvé en préambule d'un blog d'écriture, à savoir que l'on n'a pas besoin de publier pour devenir écrivain, que l'on devient écrivain le jour où l'on se met à écrire. Selon cette définition, je suis écrivain depuis l'adolescence ! Et également compositeur, interprète et poète (mais ne comptez pas sur moi pour mettre en ligne l'un de mes poèmes, j'ai bien trop honte). Conclusion : n'ayant pas la moindre intention de me limiter à un seul roman, je crois que le rêve N°1 demeurera un rêve au long court, qui m'accompagnera toute ma vie durant.
Still working on it but it's harder than it seems. Because outside of strictly financial aspects you'll find in almost all artistic careers, there is a big obstacle: the time I can dedicate my novel, after I'm done with work, Arabic courses, sport, blog and chores... I steal a few hours there and there but the global amount of time remains insufficient. Moreover with such a rhythm, my ability to focus when I've got time is far from being constant, or good. However, from a casuistic point of view, the message I found in the introduction of a blog is right: I don't need to wait getting published to become a writer; I became a writer the day I started writing. According to this definition I've been a writer since my teenage years! And composer, interpret and poet as well (but don't think I'll ever post here on of my old poems, I'd really feel ashamed of myself). To conclude: as I have NO intention to stop after completion of my first novel, I may say that dream N°1 will remain open until my last days.

N°2: Passer une nuit dans le désert     N°2: Sleep in the desert
Mission accomplie ! J'y ai même passé deux nuits et je donnerais beaucoup pour renouveler l'expérience. La preuve en images...
Mission accomplished! And even beyond, as I spent two nights in the desert,and would trade everything to go back there. You'll understand why by looking at the pictures...

 

N°3: Aller marcher sur la Banquise (tant qu'il y en a encore)     N°3: Walk on sea ice (before all has melted world-wide)
Mission accomplie ! Même si les puristes diraient que marcher sur un champ de glace n'est pas pareil que marcher sur la banquise au-dessus d'un océan sans fond, en entendant craquer la glace, je considère que mon séjour dans les Îles Svalbard m'a menée plus près du Pôle Nord que je n'aurai jamais imaginé.
Mission accomplished! OK, to be perfectly honest I must admit that trek on an ice field up north isn't the same as trekking on an bottomless frozen ocean while listening to the cracking ice. However I consider that the week I spent trekking in Svalbard Island has brought me closer from North Pole than I'll ever be.



N°4: Monter sur une plateforme pétrolière     N°4: Visit an oil rig
Mission accomplie ! J'ai même fait plus que ça car non seulement j'ai fait des missions sur divers sites offshore du Congo, mais j'ai également été affectée 1 an en Angola. Il va falloir me croire sur parole, car j'ai bien posé devant les installations pour montrer aux parents que c'était bien moi là en combinaison orange et harnachée comme une mule de voyage, mais je doute d'avoir le droit de les diffuser sur la toile. A vrai dire, si j'ai apprécié l'ambiance toute particulière des sites industriels à terre et en mer, la camaraderie qui vient quand on vit en vase clos dans des conditions parfois difficiles, les blagues grossières que l'on racontait quand j'avais le dos tourné (parce que non, tu es une fille, on ne peut pas dire ça devant toi), je dois reconnaître que l'offshore a eu raison de moi. Soyons francs, mon poste était l'un des plus éprouvants du site et je n'étais pas taillée pour résister bien longtemps aux nuits blanches à répétition et à la pression opérationnelle. Cela dit, cela reste une bonne expérience qui m'aura permis de cerner mes limites, mentales et physiques. De comprendre que certes je passe chaque année au travers des gastros, grippes et autres infections, mais que non, je ne suis pas en béton armé. Et de découvrir que lorsque le corps dit "cela suffit", l'esprit ne peut y suppléer et tenir seul la boutique.
Mission accomplished! I even went further than just visiting because I went on mission on several sites in offshore Congo but I also took a one-year position in offshore Angola. You'll have to take your chances and believe me, because I won't show you anything. Of course I took pictures of me with the production units behind, at least to show my mother that yes the girl in sexy orange cover-all and heavy protective equipment is your only daughter; But I'm pretty sure I can't put them on line. I really appreciated the special atmosphere on industrial sites both onshore and offshore, the friendship that comes from being trapped in a closed environment with sometimes difficult conditions, the gross play on words that they told each other as soon as I was gone (you know, it's because you're a girl, I can't say that in front of a girl). But I must admit offshore defeated me after a year only. My position was one of the most trying of the site and I was not strong enough to endure frequent sleepless nights and operational pressure on a long-term basis. However I keep good memories of this experience which has allowed me to determine my mental and physical limits, to understand that even if every year I managed to avoid flues and colds, I'm not a robot, and to finally understand that when the body says "enough!" the brain alone is useless.

C'est tout pour aujourd'hui. La suite au prochain numéro !
That's all folks! See you next time!

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