Ce matin, en allant courir au stade près de la gare, j'ai été témoin d'une scène qui m'a émue. On raconte trop souvent des histoires dramatiques, on interviewe les victimes d'une injustice, on lance une alerte concernant un abus. De mémoire les histoires que je préférais gamine étaient celles qui relataient de belles actions, un geste de générosité, une présentation d'excuses sincères, un coup de main donné au moment opportun. Au journal de 13h (sur FR3 si mes souvenirs sont bons), il y avait à la fin une rubrique où l'on présentait les bonnes idées venues des quatre coins du pays, les initiatives bien inspirées, les histoires insolites. Cela permettait de terminer le journal sur une note optimiste.
Ce matin donc, je faisais des tours de stade ; à proximité, il y avait une mère avec ses trois enfants : deux filles d'environ 7 et 10 ans, et un petit garçon de moins de 3 ans. La mère courait puis jouait à la balle avec le petit ; les deux filles faisaient du vélo autour du stade ; chaque fois que l'aînée me croisait, elle me gratifiait d'un beau sourire et, souriant moi aussi, je faisais de mon mieux pour ne pas perdre le rythme.
Lorsque j'ai eu terminé mes tours, j'ai entendu, en provenance du parc qui jouxte le stade, un jeune homme appeler son chien et j'ai vu une sorte de bulldog foncer sur moi ; il n'était pas agressif, il avait juste envie de jouer et après m'avoir tourné autour en aboyant il a foncé vers les enfants. Son maître l'a appelé de nouveau mais c'était trop tard, le chien avait envie de courir et d'aller les voir. Il a tourné autour de la fille aînée puis est passé soudainement entre les deux plus jeunes assis dans l'herbe. La petite a crié et s'est mise debout, le petit frère, surpris, a eu très peur et s'est mis à pleurer avant de s'agripper à la jambe de sa maman. Le chien est reparti vers son maître qui lui a remis sa laisse avant de se diriger vers les enfants et la mère qui consolait le petit.
J'ignore ce qu'il leur a dit précisément, mais à ses gestes, je voyais bien qu'il s'excusait pour l'irruption soudaine du chien et voulait rassurer les enfants ; il leur a expliqué que le chien n'était pas méchant mais un peu fou-fou et qu'ils pouvaient le caresser sans crainte. Et effectivement, les enfants ont l'un après l'autre caressé le chien : d'abord l'aînée puis la cadette, et finalement le petit qui, bien que reniflant encore, s'est laissé approcher.
J'ai trouvé ce geste émouvant dans son humanité. Le chien était en liberté mais ne faisait de mal à personne. Les enfants ont eu peur mais ont été réceptifs aux explications du jeune homme qui a su dédramatiser la situation. La mère a été dans le même sens et a invité les enfants à "communiquer" avec le chien pour qu'il ne reste aucun souvenir négatif de cette rencontre. L'approche que l'on a lorsque l'on aborde autrui est déterminante dans l'issue d'une rencontre. La méfiance ou la colère auraient pu surgir, mais avec de la compréhension de part et d'autre, l'histoire s'est bien terminée. Et c'est cela que je voulais vous raconter.
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